LE MANNEQUIN est utilisé depuis la Renaissance pour fixer la composition, l’anatomie et le rendu des drapés. Mais, depuis le XVIIIe siècle, la relation entre les artistes et ce modèle a beaucoup évolué, pour devenir parfois fétichiste, voire érotique, comme l’illustre l’exposition du musée Bourdelle, au sujet riche et novateur.
À ses débuts, le mannequin est en bois avec des membres articulés. On peut le retrouver dans les cabinets de curiosités. Poussin utilisait de petits personnages modelés en cire pour construire ses tableaux. À la fin du XVIIIe, Paris s’impose en Europe comme la capitale du « mannequin perfectionné ». Ce dernier est fabriqué avec 2 objectifs, la souplesse, obtenue par une articulation interne, et la finition, pour lui donner une apparence humaine. Objet de prix et raffiné, de modèle caché, il se retrouve sujet dans les tableaux.
Avec le XIXe réaliste, les personnages ne doivent pas « sentir le mannequin » et pourtant il poursuit son chemin. Le Dr Louis Auzoux crée un modèle anatomique masculin en papier mâché en 25 morceaux et 2 000 pièces pour remplacer l’étude sur le cadavre. Dans « les Fascinés de la Charité » (1889), Georges Moreau de Tours présente les malades comme des mannequins qui obéiraient aux injonctions du médecin. Sigmund Freud s’en inspire dans son essai sur « l’Inquiétante Étrangeté » (1919). Le mannequin devient poupée fétiche pour Oskar Kokoschka lorsqu’Alma Mahler, sa bien-aimée, le quitte, et femme-enfant sexualisée dans l’œuvre du surréaliste Hans Bellmer.
En Afrique de l’Ouest.
Autre culture, autres traditions. Les sculpteurs traditionnels d’Afrique de l’Ouest sont le plus souvent anonymes. Certaines œuvres peuvent tout au plus porter le nom de leur découvreur, de leur marchand ou de leur propriétaire. L’exposition, qui réunit 330 pièces du XIXe et du XXe siècles, mène l’enquête chez les Gouros, Baoulés, Dans, Senoufos, Lobis et peuples lagunaires. Les œuvres replacées dans le contexte religieux et spirituel du XIXe, on découvre pour certaines leur cadre professionnel, social ou familial, parfois une trace de signature et un savoir-faire exceptionnel.
– Musée Bourdelle, du mardi au dimanche de 10 à 18 heures, jusqu’au 12 juillet. Tél. 01.49.54.73.73, www.bourdelle.paris.fr
– Musée du Quai Branly, tous les jours sauf le lundi de 11 à 19 heures, jeudi, vendredi et samedi jusqu’à 21 heures, jusqu’au 26 juillet. Tél. 01.56.61.70.00, quaibranly.fr.
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