Alopécie

Repousse capillaire à grande vitesse

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Publié le 12/02/2018
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« La morphogenèse des follicules pileux est déclenchée par des interactions réciproques entre les couches épithéliales et mésenchymateuses du follicule pileux (HFG) », explique en guise d'introduction à ses travaux, Junji Fukuda, professeur à l'université nationale de Yokohama (Japon). Avec son équipe, le chercheur a mis au point une méthode pour la préparation en masse d'agrégats cellulaires, également connus sous le nom de « germes de follicules pileux » (HFG), qui pourrait conduire à un traitement de la perte de cheveux aux performances encore jamais égalées. 

L'article, publié dans la revue Biomaterials, rapporte ainsi la préparation réussie de 5 000 HFGs simultanément, et la repousse de cheveux après leur transplantation chez des souris. Or l'un des obstacles les plus difficiles pour la médecine régénérative des cheveux est justement la préparation de germes de follicules pileux, la source reproductive des follicules pileux, à grande échelle. Les meilleures techniques jusque-là utilisées parviennent en effet difficilement à cultiver une cinquantaine de ces germes à la fois.

Le secret de cette production de masse ultra-rapide (quelques jours seulement) de HFG expérimentée avec succès par Fukuda tient essentiellement dans le choix de matériaux de substrat pour les récipients de culture, explique-t-il. C'est l'utilisation du diméthylpolysiloxane (PDMS), perméable à l'oxygène, pour garnir le fond du récipient de culture, qui a permis ces très bons résultats. Ainsi après le transfert des HFG préparés à partir d'une matrice fabriquée d'environ 300 micropuits, le groupe de recherche a confirmé la génération de cheveux noirs dans les sites de transplantation, soit sur le dos des souris transplantées.

« Nous espérons que cette technique améliorera la thérapie régénérative des cheveux humains pour traiter la perte de cheveux comme l'alopécie androgénique, mais aussi les alopécies chimio-induites, par exemple, par les chimiothérapies anticancéreuses », ajoute Fukuda. Un délai pour la mise au point d'une technique adaptée à l'Homme ? Une dizaine d'années, répondent les chercheurs. À défaut de les perdre, il y a déjà de quoi se faire quelques cheveux blancs…

Didier Doukhan

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3410