L’un des objectifs de l’avenant n° 11 est de transformer la rémunération des officines pour moins les exposer aux effets des baisses de prix. En pratique, les taux de la marge dégressive lissée (MDL) ont été modifiés afin d’injecter 70 millions d’euros au réseau en 2018, avant que les nouveaux honoraires de dispensation ne voient le jour l’année prochaine.
Quel est l’impact de cette réforme de la rémunération censée redonner du souffle à l’économie de l’officine depuis son entrée en vigueur en janvier ? Pour l’USPO, qui a signé l’avenant avec l’assurance-maladie, il n’y a pas de doute, la réforme en cours montre son efficacité.
Sur les six premiers mois de l’année, le chiffre d'affaires augmente de 106,6 millions d’euros par rapport au premier semestre 2017 (0,84 %). « Le nombre d'unités délivrées est en baisse de 1,62 % (-21,4 millions), entraînant une perte de rémunération de 12,4 millions d’euros (- 0,48 %), détaille son président, Gilles Bonnefond. Le gain de marge de la réforme en cours n'aura pas été suffisant pour compenser la perte des honoraires de dispensation de 1 euro à la boîte. Les 21,4 millions d'unités non délivrées ont entraîné une perte d'honoraires d'au moins 21,4 millions d’euros, pertes largement atténuées par le gain de marge. »
« Les pertes enregistrées sont uniquement dues aux pertes d'unités délivrées, conclut-il. Par comparaison, sur l'année 2015 (année de mise en place de l'honoraire censé nous protéger), nous enregistrions une perte de 22,6 millions d'unités délivrées, entraînant une perte de 118,4 millions d’euros, soit quasiment 10 fois plus ».
Selon l'USPO, la tendance se confirme en juillet : « Malgré une baisse des unités de 1,46 %, soit 22 millions d'unités, et une diminution du nombre d’ordonnances de 3 %, le chiffre d’affaires progresse de 1,33 %, soit 196 millions d’euros, et la rémunération se stabilise à - 0,16 % ». Au total, « les sept premiers mois de la réforme 2018-2020 témoignent, après trois années de perte, des premières évolutions positives et d’une stabilisation de la marge, comme le prévoit l’avenant conventionnel n° 11 signé par l’USPO, et malgré des baisses de prix et d’activité ».
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) conteste, elle, les effets bénéfiques de cette réforme. En mai, le syndicat dénonçait un investissement insuffisant de la part de l’assurance-maladie au regard des baisses de prix envisagées, se traduisant, selon lui, par un manque à gagner total de 42,8 millions d’euros pour le réseau sur les cinq premiers mois de 2018. Sur l’ensemble de l’année, elle estime le manque à gagner d’au moins 100 millions d’euros. Un constat qui l’avait amené à demander une réouverture des négociations avec l’État.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion