Philippe Besset,

Président de la Commission Économie de l’officine à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

Publié le 26/10/2009

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LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Les décrets dérogatoires à la loi LME concernent les médicaments OTC et les compléments alimentaires. Quid des délais de paiement pour le médicament remboursable ?

PHILIPPE BESSET.- Pour le remboursable, ce sont les dispositions de la loi LME qui s’appliquent, c’est-à-dire 45 jours fin de mois ou 60 jours à compter de la date d’émission de la facture, depuis le 1er janvier 2009. Or, d’après nos statistiques, le délai moyen de règlement pour le remboursable est de 41 jours fin de décade, soit environ 45 jours. Pour la grande masse des pharmaciens, le délai moyen pratiqué sur le médicament remboursable n’atteint donc pas celui qui est imposé par la loi LME. Pour autant, même pour le médicament remboursable, nous estimons que de 2 à 5 % des confrères, en raison de leurs difficultés de trésorerie, règlent au-delà de 60 jours. Nous avons donc demandé aux grossistes un moratoire pour ces pharmaciens.

Les produits non remboursables ne représentent en moyenne que de 12 à 15 % du chiffre d’affaires d’une officine. L’impact d’une réduction des délais de paiement pour ces produits n’est-il donc pas, en fait, limité ?

Non, car, pour le médicament non remboursable, il n’y a pas de corrélation entre le chiffre d’affaires et le stock, et il y a au contraire, en général, beaucoup de stock pour ces produits. Leur mode d’achat actuel fait qu’il y a un stockage important. Or, jusqu’à présent, ce stockage était compensé par des délais de paiement assez longs. Comme ces délais sont très raccourcis par la loi LME, il nous fallait des dérogations pour pouvoir nous adapter à de nouvelles pratiques d’achat. C’est sur ce quoi, à la Fédération, nous travaillons désormais.

Les officines vont devoir acheter leurs produits OTC en plus petites quantités ?

Absolument, et il va donc falloir nous pencher sur le problème des centrales d’achat, à partir du décret qui vient de paraître, afin que les pharmaciens puissent réduire leur stock et continuer d’acheter dans de bonnes conditions.

PROPOS RECUEILLIS PAR F.S.