Le prélèvement à la source entrant en vigueur en 2019, l’impôt sur le revenu sera perçu mensuellement dès le 31 janvier de l'année prochaine. Les revenus de l’année 2018 ne seront donc pas imposables.
À l’exception toutefois des revenus exceptionnels (notamment les plus-values). Aux pharmaciens récemment installés et assujettis à un rattrapage de cotisations sociales en 2018, Olivier Desplats conseille donc de s’attribuer des primes. « Elles seront comptabilisées dans leur revenu 2018 qui ne sera pas imposé, explique-t-il. Toutefois afin de ne pas grever la trésorerie de l’officine, elles ne seront pas prélevées. » Il est en effet essentiel, souligne-t-il, « de maintenir en 2018 un niveau de rémunération équivalent à celui des années précédentes ».
La continuité est de rigueur également pour les années 2019 et suivantes. Car Bercy aura l’œil sur les effets d’opportunités. Tout différentiel important pourrait donner lieu à des rappels d’impôts en 2020. Raison de plus donc pour ne pas doper artificiellement ses bénéfices en 2018 en faisant l’impasse sur certains versements de contrats retraite dits Madelin ou PERP. Sauf si, comme le précise Olivier Desplats, cette année 2018 devait représenter un cru exceptionnel en matière de revenu. « Il y aurait alors toujours la possibilité de revoir la situation en octobre afin d’étudier l’opportunité d’un versement "Madelin" supplémentaire. Ceci afin de lisser les revenus et d’envisager un bon atterrissage en 2019 », expose l’expert-comptable.
Car pour cette année exceptionnelle du point de vue fiscal, la stabilité des revenus serait déjà une bonne nouvelle, selon les experts-comptables. Ils n’en souhaitent pas moins à leurs clients des bénéfices en hausse, pourvu que cette dynamique se prolonge en 2019 et 2020. « Il faut à tout prix éviter les effets d’opportunités en 2018 et aucun artifice comptable ne sera possible. Il serait assimilé à de la fraude », met en garde Philippe Becker. Du reste, souligne-t-il, « une officine dont 75 % des recettes générées sont encadrées administrativement n’a pas les mêmes champs d’optimisation fiscale que les grandes entreprises qui peuvent prendre plus aisément des décisions qui améliorent ponctuellement leur rentabilité ».
Les salariés de l’officine pourraient être tentés, eux aussi, par cette « année blanche » pour solliciter une prime de leur titulaire. Mais attention toutefois, l’employeur doit savoir que le CICE sera raboté au cours de cette année, avant de disparaître totalement en 2019.
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