LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Pourquoi êtes-vous partie en Belgique ?
DOMINIQUE BIGNON.- J’ai fait une enquête préalable et je me suis aperçue qu’il y avait des opportunités en Belgique, dans un marché officinal beaucoup moins concurrentiel qu’en France. Je me suis dit que quelqu’un de dynamique, ici, pouvait faire la différence et réussir.
Quels avantages voyez-vous à exercer votre activité en Belgique ?
Le marché est plus porteur et l’on peut réaliser un chiffre d’affaires et une marge supérieurs à ceux qui seraient dégagés en France. Pour ma part, le chiffre d’affaires de l’officine progresse de deux chiffres par an, grâce essentiellement au conseil associé. Mon premier chiffre d’affaires est l’OTC, avec surtout les compléments alimentaires, qui représentent 40 % de l’ensemble. Inversement, j’ai une activité assez faible sur le médicament remboursable. Dans l’ensemble, il est vrai que j’ai donc un exercice officinal très atypique.
Côté inconvénients, il ne faut pas venir en Belgique pour payer moins d’impôt ou de charges sociales. Les charges sur les salaires sont encore plus élevées qu’en France, c’est dire !
Quelles sont les grandes différences avec l’exercice officinal en France ?
Il y en a beaucoup. En Belgique, le prix des médicaments OTC et de la parapharmacie est fixé par l’Association des pharmaciens belges. C’est un prix conseillé, mais que tout le monde respecte. Et les patients ont des cartes de fidélité qui leur donnent des réductions. La concurrence se fait donc directement avec les autres officines sur les remises de prix que chaque pharmacien fait aux patients.
L’autre grande différence tient au fait que des chaînes, telles que Multipharma ou La Lloyd, possèdent de nombreuses officines, et ces chaînes appartiennent elles-mêmes à des organisations politiques. Généralement, les officines belges sont aussi plus petites que les officines françaises.
Pour les patients, le système de Sécurité sociale et de mutuelles est également très différent. Il est d’ailleurs un peu complexe à appréhender au départ pour quelqu’un qui n’est pas belge…
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