LES NÉGOCIATIONS pour une rémunération mixte n’ont toujours pas repris. Une nouvelle réunion avec l’assurance-maladie est prévue ce mercredi. Mais, pour l’heure, il s’agit simplement de mesurer l’impact des plans médicaments 2012 et 2013 sur l’économie de l’officine. Rien de très concret, au grand dam de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « On ne parle toujours pas de rémunération et la Fédération est très irritée, tout comme les présidents de syndicats départementaux qui ont un sentiment de non-respect de la signature de la convention », explique son président, Philippe Gaertner. Cet avenant aurait, en effet, dû être signé avant le 31 décembre 2012. Or, aujourd’hui, le coup d’envoi des discussions n’a toujours pas été donné. « Je ne vois pas ce qui bloque », s’indigne Philippe Gaertner.
Rejet des responsabilités.
La situation est en effet incompréhensible. À qui la faute ? Ministère de la Santé et assurance-maladie se rejettent la responsabilité. Pourtant, l’un comme l’autre paraissaient favorables à une évolution de la rémunération des pharmaciens. « Il n’est plus envisageable aujourd’hui que les pharmaciens continuent d’être rémunérés en fonction de la seule marge réalisée sur la vente des boîtes de médicaments, affirmait ainsi Marisol Touraine dans un message lu aux officinaux lors du dernier congrès national, à Lille. Ce dispositif doit donc évoluer vers la mise en œuvre d’un honoraire de dispensation. » La ministre de la Santé indiquait même l’avoir écrit à Frédéric van Roekeghem. De son côté, le directeur général de l’UNCAM* ne semblait pas attendre la missive de la ministre pour se convaincre de l’intérêt d’une telle évolution. Fin mars 2012, à l’occasion du salon Pharmagora, Frédéric van Roekeghem exhortait ainsi les officinaux à signer la nouvelle convention qui, à ses yeux, permet de « trouver les moyens d’amortir et de minorer l’impact des mesures sur le médicament, non seulement pour 2012, mais aussi d’avoir une position stratégique face à une situation qui risque de perdurer ». Finalement, à la veille d’entrer dans le vif du sujet, le directeur général de l’UNCAM a demandé que les négociations soient reportées au premier trimestre 2013, à cause d’un manque de « visibilité suffisante et de méthodologie de travail ».
Absence d’enveloppe.
La situation ne dérange pas franchement l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) pour qui la mise en place de l’honoraire ne représente pas « une urgence ». Le syndicat présidé par Françoise Daligault souhaite « pouvoir négocier sur des bases solides et attend des garanties de la part de l’assurance-maladie et du gouvernement ». « Nous ne pouvons pas négocier un honoraire de dispensation, tant que la profession n’aura pas l’assurance d’une pérennité économique », explique l’organisation. C’est également le sentiment de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui refuse d’entamer des discussions sans avoir un contrat d’objectifs et de moyens avec l’État. « Il nous faut un accord politique. Tant que l’on n’a pas de cadre économique, on est sur du sable mouvant », insiste son président, Gilles Bonnefond. Pour lui, la priorité actuelle est de signer un nouvel accord générique avec l’assurance-maladie. En effet, argumente-t-il, la prime liée à la substitution (qui sera versée aux officinaux en 2013) atteint au total, pour 2012, environ 80 millions d’euros, alors même que les objectifs ont été fixés au milieu de l’année dernière. En concluant dès à présent un accord pour 2013, le réseau pourrait ainsi espérer engranger près de 150 millions d’euros, évalue le président de l’USPO. Ce qui permettrait de compenser la perte de marge liée aux mesures sur le médicament (notamment les baisses de prix), justement estimée à 150 millions d’euros l’an prochain. « Il faut vite signer l’accord générique, martèle Gilles Bonnefond. Plus tôt on le fait, plus il sera efficace. » Avis partagé par l’UNPF. « C’est une plus grande priorité que l’honoraire », affirme ainsi Françoise Daligault.
À l’inverse, pour la FSPF, pas question de signer un nouvel accord générique avant d’avoir entamé les négociations sur la nouvelle rémunération. « L’avenant générique actuel est valable jusqu’au 31 mars », souligne Philippe Gaertner. Pour le président de la FSPF, c’est très clair : « Nous signerons les avenants dans l’ordre prévu par les textes, et dans aucun autre ordre. Et tant que nous n’aurons pas discuté de l’avenant rémunération, il n’y aura pas d’avenant générique signé par la Fédération. » Il ajoute : « Ce qui est inacceptable aujourd’hui, c’est de ne pas avoir un calendrier des négociations, alors qu’il devait nous être remis avant le 10 janvier. C’est le deuxième manquement. » Un motif de consolation pour la FSPF toutefois : comme elle l’avait demandé, l’organisation a rendez-vous cette semaine avec le cabinet du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Une rencontre qui pourra, peut être, débloquer la situation.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion