REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE
À PARTIR du 1er janvier 2012, les médecines complémentaires seront remboursées par l’Assurance sociale pour une durée de six ans. Une « votation » populaire a en effet entériné un article constitutionnel pour une meilleure prise en charge de ces médecines. Celles-ci comprennent l’homéopathie, la phytothérapie, la thérapie neurale, ainsi que les thérapeutiques anthroposophiques et chinoises traditionnelles. Selon « Tribune médicale », cette décision du ministre de la Santé, Didier Burckhalter, suscite des réactions diverses. Ainsi, le Dr Félix Gutzwiller, conseiller d’État, assure que ce n’est pas une bonne solution, car « la règle devrait être que seules les méthodes dont l’efficacité a été prouvée soient remboursées ». Propos soutenus par Toni Bortoluzzi, conseiller national, pour qui « la médecine complémentaire ne remplit pas les critères d’efficacité et d’économicité prescrits par la loi ». À l’inverse, un membre des Verts explique que plus d’une centaine d’études scientifiques ont été publiées lors d’un programme d’évaluation des soins alternatifs, parlant même d’une « véritable guerre sainte » que constitue la reconnaissance des médecines complémentaires. La solution de ce débat pourrait venir d’Alex Kuprecht, président de la commission de la Sécurité sociale, qui accorde la plus grande importance à ce que les médecins utilisant ces méthodes « pratiquent un monitoring » pour chaque patient et suivent au plus près la progression de la prise en charge. Dans un premier temps, le ministre va solliciter des experts internationaux. Affaire à suivre.
BELGIQUE
Prescription hors AMM
INTERROGÉE au Parlement sur les médicaments prescrits dans des indications non approuvées lors de la délivrance de leur AMM, la ministre de la Santé, Laurette Onkelinckx, a concédé qu’aucune étude n’en a mesuré l’impact, tout en précisant que cette prescription « relève de la liberté du médecin et ne peut faire l’objet ni de restrictions ni de contrôles », rapporte « Le journal du médecin ». En revanche, étant donné que seule l’indication enregistrée compte pour les remboursements, les prescriptions off label ont évidemment « un impact sur le budget des soins de santé ». C’est pourquoi 3 millions d’euros ont été reversés dans le budget 2011 pour « la prise en charge d’indications non enregistrées quand un besoin médical non couvert existe ». Et se rangeant à l’avis du Conseil de l’Ordre, elle rappelle que le médecin est juridiquement responsable d’une prescription off label, une telle prescription « devant reposer sur des bases scientifiques et être conforme à la loi relative aux droits des patients ». Le patient doit donc, dans tous les cas, en être informé, ainsi que des effets indésirables et du rapport avantages/inconvénients du produit. Il faut rappeler que, concernant le prix de vente de tous les médicaments, il existe un honoraire de base de 3,88 euros pour la délivrance de chacun d’entre eux, assorti d’une marge économique de 6,04 % du prix fabricant et d’honoraires additionnels concernant le service et le conseil.
CANADA
Le patient avant tout
POUR LE NOUVEAU gouvernement québécois, la santé est un des problèmes prioritaires auquel il devra s’attacher. Confirmant ainsi les résultats d’un sondage révélé par « Actualité médicale », selon lequel 52 % de la population placent la santé en tête de leurs préoccupations, bien avant l’environnement et l’économie. Du coup, le premier ministre, Jean Charest, s’est vu proposer « 12 travaux », enjeu qu’il a demandé à son ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Yves Bolduc, de promouvoir, et de « considérer le fait que les gens ont besoin de soins urgents et [de veiller] à ce qu’ils soient et seront bien traités et soignés ». Celui-ci, qui est également président du Conseil des médecins, pharmaciens, dentistes et infirmiers, a donc instauré une table de concertation sur l’accès au médecin généraliste et aux services de premiers secours. Afin de débattre des mesures à prendre en conséquence.
UNION EUROPÉENNE
Sus aux faux médicaments
PAR UN VOTE intervenu récemment, les vingt-sept ministres de la Santé européens ont donné leur feu vert à un accord avec le Parlement européen sur une proposition de directive visant à instaurer des mesures de prévention pour empêcher l’introduction de médicaments contrefaits dans la chaîne de distribution de l’Union. Cet accord couvre également la vente de médicaments sur Internet que, initialement, la Commission voulait exclure du champ de la directive. Le rapporteur de cette directive, la portugaise Marisa Matias, a rappelé qu’il a été noté une augmentation de 400 % des saisies de faux médicaments en cinq ans, et que, actuellement, près de 3 % des produits en vente dans les pharmacies pourraient être contrefaits. Et de préciser que « ce texte représente une des avancées les plus importantes pour combattre les faux médicaments en Europe, car Internet représente la porte d’entrée principale dans l’espace européen ». Outre de nouvelles sanctions encore plus lourdes pour les contrefacteurs, va être mis en place un système de contrôle dans la chaîne du médicament, de leur fabrication jusqu’à leur mise à disposition du patient, du point de vue de leur identité, de leur historique ou de leur source. Le texte va être incessamment présenté au parlement européen pour son adoption, puis il entrera en vigueur dès qu’il sera transposé dans la législation des chacun des 27 pays membres.
ROYAUME-UNI
Libéralisation du système de santé
LE GOUVERNEMENT Cameron a prévu pour les années à venir un budget de la santé qui sera le plus important du pays : 114,4 milliards de livres lui seront en effet consacrés dans le budget 2014-2015, avec 20 milliards de dépenses en moins en quatre ans, soit 4 % d’économies qui seront réaffectées à la qualité des soins, afin de compenser le coût croissant des frais de santé. Notamment par d’importantes réductions d’effectifs dans le secteur public. Ainsi, la gestion des hôpitaux publics actuellement sous le contrôle de l’État, au moyen d’une lourde hiérarchie allant des régions au ministère, sera désormais dévolue aux médecins généralistes. Réunis en groupements régionaux, ils auront la responsabilité de gérer 80 milliards de livres, en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs, pouvant même mettre en concurrence des structures privées pour fournir des services au meilleur prix. Vive réaction évidemment de l’opposition travailliste, qui dénonce cette proposition comme « une privatisation du NHS (système national de santé) ». Mais aussi des associations de patients qui craignent que cette réforme « se concentre plutôt sur les coûts que sur les soins ». De toute façon, si le projet est voté, il ne s’appliquera qu’à l’Angleterre, puisque l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord sont autonomes pour la gestion de leur système de santé (patient care).
ITALIE
Travailler plus pour gagner plus ?
LIBÉRER les horaires d’ouverture des officines et des gardes du dimanche : « non merci ». Telle est la réponse à une question d’un sondage effectué par « Farmacia news » auprès d’un panel de pharmaciens. Un projet permettant d’instaurer la liberté dans les heures d’ouverture ainsi que l’obligation de tenir les gardes, est ainsi repoussé par la majorité des pharmaciens interrogés. Cette question, posée à maintes reprises dans le cadre de la loi antitrust, semble pourtant évoluer, malgré la position défensive des syndicats qui ont déjà à gérer le problème des nouveaux services qui ont été accordés aux pharmacies (exécution d’analyses d’urine, de recherche de sang dans les selles, utilisation d’ECG, règlement du ticket modérateur, suivi des prescriptions). En effet, dans quelques provinces comme le Piémont, la Toscane, la Campanie, et l’Emilie-Romagne, la libéralisation est en marche et les organisations professionnelles devront, dans un délai bref, s’organiser en conséquence. Sont donnés en exemple les pays où est instaurée cette liberté d’ouverture comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Irlande, tout en constatant que d’autre pays ont une réglementation plus stricte, tels l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique et… la France.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion