APRÈS son internat aux CHU de Bordeaux et de Toulouse, Véronique Duhalde est nommée pharmacienne assistante référente au pôle digestif du Centre hospitalier universitaire de la capitale de Midi-Pyrénées. « En septembre 2010 mon chef de service me propose, en complément de ma première activité, de remplacer la pharmacienne assistante en charge de la médecine pénitentiaire qui quittait le CHU. J’ai assez naturellement accepté, se rappelle-t-elle. C’était un milieu que je ne connaissais pas mais qui m’intéressait. J’étais avide de découvrir comment les patients détenus étaient pris en charge au point de vue de leur santé. »
Elle travaille en collaboration avec une préparatrice en pharmacie dont une des missions principales est d’optimiser l’approvisionnement en médicaments et dispositifs médicaux sur 4 sites distants d’une vingtaine de kilomètres : la maison d’arrêt de Seysses, le centre de détention de Muret (1 600 détenus sur ces 2 sites), le centre de rétention administratif de Cornebarrrieu et l’unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de l’hôpital Rangueil.
Dans sa mission en milieu carcéral, Véronique Duhalde relaie auprès des équipes médicales et soignantes la dynamique de l’hôpital sur le bon usage du médicament et participe à la révision des protocoles médicaux avec les médecins. Elle suit également les dépenses de médicaments. « J’ai aussi un rôle de réflexion pour les modalités de financement des médicaments onéreux, par exemple pour les antiviraux directs contre le virus de l’hépatite C », explique-t-elle. Interlocuteurs uniques avec la préparatrice en pharmacie, des médecins et des infirmières de ces différentes unités, elle analyse toutes demandes de médicaments non référencés à l’hôpital. « En fait, le milieu pénitentiaire est approvisionné par des médicaments référencés au CHU. Mais les patients détenus peuvent avoir accès à tous les médicaments commercialisés. Même ceux non remboursés. Je dois donc analyser chaque prescription de nouveau médicament et soit proposer un équivalent disponible à l’hôpital, soit le commander chez un grossiste si sa balance bénéfice/risque est favorable. »
Notre consœur doit se plier à toutes les exigences de sécurité de ce lieu : présenter sa carte d’identité, se faire enregistrer, passer sous le portique, introduire ses affaires dans les tapis roulants RX, franchir les diverses grilles fermées à clefs, etc. Elle estime que dans sa mission auprès des détenus, elle n’a pas encore tout exploré. « Le milieu carcéral est un environnement propice à mettre en place de nombreux projets. Je souhaite dans l’avenir travailler sur l’analyse des prescriptions des patients en proposant mon expertise pharmaceutique. Je participe également à un groupe de réflexion sur l’éthique autour du soin en milieu pénitentiaire. Si le détenu était dehors, il serait libre d’acheter ou non ses médicaments et de les prendre en fonction de son mode de vie… Jusqu’où le pharmacien en milieu carcéral a le droit de donner un avis sur la prise de tel ou tel médicament ? Dans quelle mesure le détenu est libre de prendre tel ou tel médicament ? » Elle souhaite aussi travailler avec les réclusionnaires, avec qui elle n’a aucun contact. « Je veux instaurer un dialogue avec ces patients en mettant par exemple en place des ateliers d’éducation thérapeutique ou d’information sur le médicament. Nous échangerions autour de thématiques sur les médicaments. Tout cela doit s’intégrer dans une activité… Mais il me faudrait plus d’heures en milieu carcéral… Ou qu’il y ait plus de temps destiné à cette activité spécifique afin que je puisse la manager avec une autre personne. »
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