« J’AI TOUJOURS EU de l’intérêt pour mon travail et le goût de l’entreprise, à condition d’avoir la liberté de m’organiser comme je veux, et un espace pour mes centres d’intérêts », explique Philippe Dupuy. Son intérêt très fort pour la pathologie et la thérapeutique l’amène très vite à lire le « Quotidien du médecin », puis le « Quotidien du pharmacien », dont il est l’un des plus anciens abonnés. Après son internat à Paris, il fait son service militaire à l’hôpital Dominique Larrey à Versailles et effectue en même temps des remplacements.
Côté loisirs, au fil des ans, grandit sa passion pour la chasse : « C’est l’un de mes premiers souvenirs d’enfance. Fils et petit-fils de chasseur, je courais dans le bois et la lande, et j’ai eu très vite un petit fusil en bois. » En 1975, également cavalier, il achète un terrain à Melun et construit une pharmacie à laquelle il intègre un laboratoire d’analyses. « J’ai organisé mon travail en choisissant des collaborateurs que j’apprécie et qui bénéficient d’une totale autonomie. Certains sont présents depuis plus de 25 ans, c’est aussi grâce à eux que je suis libre. »
En symbiose avec la forêt.
Car Philippe Dupuy entend bien garder un peu de temps pour la chasse. Il est membre du rallye de Fontainebleau depuis 1978 et a été élu à sa présidence en 2006. Ce rallye chasse le cerf à Fontainebleau et à Orléans. « Je chasse à tir et à courre. J’aime ces moments de communion avec la nature sur des territoires ouverts et arborés, dans les forêts domaniales. C’est assez merveilleux de faire corps avec son cheval et de se sentir en symbiose avec la forêt, les chiens et l’animal. La vénerie est un mode de chasse traditionnel où ce sont les chiens qui travaillent. Les hommes ne font que les accompagner et les assister. C’est une chasse sportive et exigeante, l’animal n’y est d’ailleurs pris qu’une fois sur trois en moyenne. Cette passion est un moteur pour moi, qui me permet d’être à cheval toutes les semaines pendant six mois de l’année. » Au-delà de l’exercice physique – il lui est arrivé à notre homme de faire 70 km à cheval ! – Philippe Dupuy aime aussi le rituel, véritable cérémonial bien codifié, qui accompagne la chasse. « Les veneurs sonnent la trompe. Nous avons une fanfare pour chaque circonstance : il s’agit d’un moyen de correspondre en forêt. C’est un opéra sauvage où la beauté est de la partie. »
Cette passion, il est fier de l’avoir transmise à l’une de ses filles – il en a trois – qui chasse également à courre. Dans ce milieu ouvert et accessible à tous, contrairement à une idée reçue, se côtoient toute sorte de passionnés, de l’industriel au retraité, du professionnel libéral à l’agriculteur. Si bien qu’il est arrivé à Philippe Dupuy de chasser avec quelques célébrités avant d’aller casser la croûte dans une modeste ferme recouverte de tôle.
Endurance et recul.
« Au-delà du sport, j’ai la charge, en tant que président, d’assurer la cohésion d’une équipe d’hommes et de femmes passionnés, et de veiller à l’entretien de 150 chiens et 6 chevaux. Je dois aussi, en collaboration avec le maître d’équipage, entretenir les meilleurs rapports avec les riverains de la forêt, ainsi que la sécurité sur les routes. » Il arrive en effet au cours d’une chasse que l’équipage doive traverser pour suivre l’animal ! « Pas facile de s’engager sur une route à 4 voies avec 50 chiens ! Il n’y a guère d’autres solutions que d’arrêter la circulation, ce qui est parfaitement autorisé. » Traditionnellement, une fois l’animal pris, les hommes découpent la bête, puis ce sont les chiens qui mangent les bas morceaux lors de la curée, le reste de la venaison étant distribué aux personnes croisées en chemin tels les bûcherons.
« La chasse me donne l’endurance et le recul nécessaires pour mon travail à l’officine. J’appartiens aussi depuis 25 ans à un groupement amical de pharmaciens où, une fois par mois, nous partageons notre expérience professionnelle. Quel enrichissement ! J’apprécie le dialogue avec mes patients et le conseil qui précède la prise en charge. Je suis également fasciné par l’action merveilleuse des nouvelles molécules sur le corps humain. »
Voyages, activités caritatives, gestion de ses affaires privées, Philippe Dupuy aime varier les plaisirs, mais ne souhaite pas pour autant arrêter son métier de pharmacien, très structurant dans son existence. « J’espère être encore pendant longtemps derrière mon comptoir, si Dieu me prête vie ! », conclut ce catholique pratiquant, légèrement anticlérical sur les bords.
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