Le pharmacien correspondant, véritable chimère de la profession, finira donc par voir le jour. C’est en tout cas ce que prévoit l’article 29 du PLFSS 2019. Il aura fallu près de dix ans pour que cette idée, née dans le sillon de la loi Hôpital, patient, santé et territoires (HPST), se fraie un chemin dans le labyrinthe législatif.
La création de ce statut est émise pour la première fois en 2009 sous la forme d’un amendement à la loi HPST. On parle alors de pharmacien de coordination, puis de pharmacien relais, et enfin de pharmacien correspondant. Mais, premier coup de théâtre, en juin 2011, un rapport de l’IGAS écarte l’idée de pharmacien correspondant dont il estime la « procédure de mise en œuvre trop lourde » et son « développement difficile ». Exit donc le statut de pharmacien correspondant. Il faudra donc un nouveau coup de théâtre pour qu’il fasse son come-back, cette fois, par la petite porte.
Fin octobre dernier, la commission des Affaires sociales prévoit d’expérimenter pour une durée de trois ans et dans deux régions, la prescription par le pharmacien de médicaments à prescription médicale obligatoire pour des pathologies mineures, telles que la cystite et la conjonctivite. Et ce dans le cadre d’un protocole médical et de coopération conclu avec le médecin traitant. Le principe semble d’autant plus acquis qu’Olivier Véran, rapporteur du PLFSS, et Agnès Buzyn, ministre de la Santé, lui ont apporté leur soutien.
Cependant, la pression des médecins aura raison de leur détermination. Le vendredi 26 octobre, tard dans la soirée, le texte est finalement rejeté par les députés. Les pharmaciens n’ont plus qu’à se satisfaire d’un autre amendement, l’article 29 adopté en première lecture, qui prévoit à titre expérimental que les pharmaciens puissent renouveler les traitements chroniques ou ajuster les posologies en concertation avec le médecin traitant.
Un pharmacien correspondant version a minima donc et qui ne suffira à convaincre les étudiants qui avaient fondé beaucoup d’espoir dans la « prescription » pharmaceutique. Guillaume Racle, vice-président chargé des perspectives professionnelles à l’ANEPF se dit d’autant plus déçu que cette expérimentation se serait inscrite dans la dynamique favorable à l'évolution de la profession, dessinée par la vaccination et la télémédecine. Une gageure face à laquelle le pharmacien correspondant, dans le texte actuel, n’apparaît que comme un maigre lot de consolation.
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