Depuis plus de cinq ans qu’il vole en ULM, Pascal Perwez, pharmacien à Berck-sur-mer (Pas-de-Calais), n’est jamais sorti seul. Il emmène toujours soit le copropriétaire de sa machine, soit un confrère pharmacien ou un délégué médical, le plus souvent sa femme.
« Mon vrai plaisir est le plaisir d’une personne que j’ai emmenée voler quand elle revient ravie sur terre. J’ai un côté nature, tête en l’air, j’aime parler et partager avec mon passager. » Il date sa passion du moment où il était tout enfant, à Valenciennes (Nord). Perché sur les genoux de son grand père cordonnier, il le regardait couper dans un carton une hélice que l’enfant plantait avec une épingle sur un bouchon et qu’il faisait tourner face au vent. Plus tard, il fera des maquettes d’avion, avec pour moteur un élastique entortillé sur lui-même pour entraîner l’hélice en se désentortillant.
Les études, puis l’armée, dans le service de santé, le début dans la vie professionnelle, la vie familiale, tout l’éloigne des terrains, sauf le rêve, une certaine fidélité, et la lecture : celle des grands aviateurs et aviatrices, comme Hélène Boucher ou Maryse Bastié (deux aviatrices françaises, aux nombreux records). Pour maintenir la flamme.
En 1995, il s’installe à Berck, avec un ami pharmacien pour associé. Et puis arrivera le moment où le plus gros des crédits est remboursé, où les enfants sont déjà grands. Pascal Perwez va alors au terrain d’aviation de Berck, une ancienne base aérienne militaire, s’informe pour passer son brevet d’ULM et acheter sa « machine ». Et tout s’enchaîne.
Pour le brevet, ce sera Glisy, le terrain d’Amiens (Somme). C’est là qu’il apprend qu’un appareil est à vendre, d’occasion, dans ses prix, à un parent de son moniteur, en attente… à Berck. Après vingt-quatre sorties de trente minutes en vol accompagné, Pascal Perwez sort seul, et obtient son brevet. « De retour à Berck, je me suis trouvé seul face à ma machine. Le premier vol, ce n’est pas du tout du plaisir, se souvient-il. On découvre le terrain, sa machine, on fait un tour du terrain, il faut penser à tout, et on découvre l’angoisse. »
Mais, à 49 ans, l’ancien petit garçon qui rêvait d’avion réalise son rêve. « Quand je suis à la pharmacie, je regarde le ciel par la fenêtre. Souvent le soir, je consulte la météo, j’appelle quelqu’un qui m’a dit vouloir voler, et je propose une sortie. » Le soir est souvent propice, le vent a molli. Le matin, il est souvent trop fort, et dans la journée, il y a des turbulences. Mais le soir, à lui la baie d’Authie (à la limite du Pas-de-Calais et de la Picardie), de la baie de Somme, un peu plus au sud, voire de l’estuaire de la Bresle, à la limite de la Normandie.
« Je ne fais pas de baptêmes de l’air, je n’emmène que des amis, en faisant attention à éviter celui qui paniquerait là-haut. Ce serait dangereux. Je ne me suis jamais fait peur, ni aux autres, je reste prudent. Ma femme s’amuse à reconnaître de là-haut, à plus de 500 mètres, les lieux ou des châteaux qu’on connaît du sol. »
Pascal Perwez vole parfois « en patrouille », un vol à risque puisque la voile empêche toute vue au-dessus de soi. Il faut garder ses distances. Il y a quelques années, avec le club de Glisy, ils sont allés en Angleterre, à dix-sept machines, en longeant la côte jusqu’au cap Gris-nez, puis en traversant le détroit du Pas de Calais, droit sur Douvres. « Là (au-dessus de la mer), j’ai dit à ma machine, ce n’est pas le moment de caler ! »
Le pharmacien de Berck sort une vingtaine de fois par an, quand le vent ne dépasse pas 30 km/h, « le plus souvent en suivant la côte vers le sud, puis en remontant par les terres ». Il a aussi appris à piloter un autogyre, une sorte de gros moteur suspendu à une pale. « Mais je préfère le pendulaire. Il m’arrive souvent de ralentir les gaz pour mieux jouer avec le vent », et gagner encore en plaisir.
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