L'objectif est d'aboutir à la création d'une maison de santé. D'ici là, deux pharmaciens, quatre médecins généralistes, les représentant(e)s de trois cabinets infirmiers, d'un cabinet de kiné, un dentiste et un sophrologue viennent de créer l'Association des professionnels de santé de Loison-sous-Lens (Pas-de-Calais). Un premier pas pour « savoir si tous ces gens veulent travailler ensemble ».
Loison-sous-Lens est une ville de 5 200 habitants, collée à Lens, en plein pays minier. La ville est séparée en deux par une route nationale, d'un côté le centre, de l'autre « le huit », du nom d'une ancienne fosse.
« Loison n'est pas une ville en difficulté, selon les statistiques de l'agence de santé (ARS), et n'a donc pas accès aux aides prévues pour la création d'une maison médicale, précise Éric Bot, un des deux pharmaciens. La ville est en revanche entourée de villes en difficulté, dont les habitants viennent de ce fait sur Loison. » Également syndicaliste, il revendique donc une reconnaissance de ces faits, ajoutant qu'un des six médecins actuellement en exercice peut partir à la retraite, ou quitter la ville faute par exemple de pouvoir mettre son cabinet aux normes d'accessibilité.
« La maison de santé est aussi un projet de fonctionnement pour les années qui viennent. Il devient très difficile pour un médecin de rester seul, d'assurer des horaires, des locaux, un secrétariat. Nous avons intérêt à travailler ensemble », assure Fabio Coffigniez. Ce médecin généraliste travaille 80 heures par semaine, dont 25 heures à l'hôpital « pour voir du monde. On rencontre l'angoisse de se retrouver seul face à un malade. On veut demander un avis, différer son diagnostic ».
Apprendre à se comprendre
Les statuts de l'association ont été déposés en sous-préfecture, et ce dernier trimestre 2017 sera consacré à l'administratif : ouvrir un compte, élire un bureau, fixer les tâches, etc. L'objectif est de commencer à travailler début 2018.
« D'abord faire des formations interprofessionnelles, affirme Éric Bot. L'idée est d'apprendre, de nous rencontrer, d'échanger. Il faut, par exemple, connaître nos fonctionnements, savoir comment font les autres. Nous devons aussi créer notre méthodologie, car nous n'en avons pas trouvé. »
Éric Bot s'était rendu, en mars 2016, aux Journées nationales des maisons de santé, à Nancy (Meurthe et Moselle). Pour apprendre, « comprendre la genèse », connaître les aides possibles. Dès 2016, des réunions se sont tenues avec des médecins, des représentants de l'ARS, avec le maire, dont une adjointe est une ancienne cadre de santé. « Les élus craignent aussi le départ de médecins, ils veulent que les citoyens aient le meilleur accès à la santé. »
Une réunion plus générale a ensuite eu lieu avec la plupart des professionnels de santé, des élus municipaux, des représentants de l'ARS. « Certains ne veulent pas travailler en groupe, d'autres veulent rester dans leurs locaux, d'autres voudraient des locaux aux normes. Il a fallu faire de la pédagogie », rappelle Éric Bot.
« Les gens ont aimé se rencontrer, souligne Fabio Coffigniez, ils ont déjà eu des échanges. Nous savons tous que nos métiers vont évoluer, que le forfait va remplacer la rémunération à l'acte, qu'il y aura de plus en plus d'objectifs. » Les deux professionnels conviennent par exemple qu'il leur sera plus simple de se parler si le matériel informatique est commun.
« Maison de santé et projet territorial de santé étaient des objectifs trop ambitieux pour des personnes qui voulaient déjà voir si elles pouvaient travailler l'une à côté de l'autre, avant même de travailler ensemble, reprend Éric Bot. L'objectif est la maison, mais les desiderata de chacun sont différents. On va donc commencer, et voir si tout le monde veut avancer. »
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