APRÈS LA RUPTURE du pacte germano-soviétique le 22 juin 1941 et l’invasion de leur pays par les Allemands, les Soviétiques commencent en 1942 à reconquérir leur territoire puis, en 1944-1945, vont libérer les pays baltes, la Pologne et les territoires est-allemands. Ils ont donc été les premiers à filmer la violence totale et les traces de Shoah, la libération des camps de concentration et d’extermination (Klooga, Maidanek, Auschwitz, etc.) et les procès et exécutions qui suivirent.
L’exposition donne à voir 76 extraits de films, le plus souvent inédits, en provenance principalement des archives audiovisuelles russes d’État de Krasnogorsk (RGAKFD). Ils montrent les horreurs de la guerre, sans distinguer la spécificité des massacres perpétrés contre les juifs. Les Soviétiques furent pourtant les premiers à voir la diversité des méthodes utilisées pour leur extermination, fusillades de masse (Kertch et Babi Yar), asphyxie dans des camions, chambres à gaz et expérimentations, même si, dès l’automne 1942, les Nazis mettent en place l’Opération spéciale 1005, qui vise à effacer toute trace de massacres.
Dès le début de 1942 sont diffusés les premiers documentaires montés à partir de ces films, « Nous nous vengerons ! » et « La Défaite des envahisseurs allemands », qui mettent en exergue la barbarie de l’occupant, le massacre des civils et la souffrance de la nation dans son ensemble.
L’objectif est de mobiliser l’armée et la population, de faire pression sur les alliés pour qu’ils ouvrent un deuxième front en Europe, ce qui sera déterminant pour le débarquement de Dieppe en août 1942, et d’accumuler des preuves contre les Allemands dans la perspective de procès futurs. Le film « Documents cinématographiques sur les atrocités des envahisseurs germano-fascistes » présenté par les Soviétiques à celui de Nuremberg, qui s’ouvre en novembre 1945, aura un très gros impact.
Pourquoi donc ces documents réapparaissent-ils seulement maintenant ? Pour les commissaires de l’exposition « la guerre froide est passée par là. La circulation des images n’était plus à l’ordre du jour, et les Américains dominaient l’historiographie de la Shoah. Par ailleurs, en mettant l’image au service d’une entreprise de falsification, le film "Katyn", sorti en 1944, a jeté un sérieux discrédit sur les productions soviétiques. » Rappelons que dans ce film soviétique, le massacre des officiers polonais de Katyn était imputé aux Nazis, alors que la responsabilité des Soviétiques eux-mêmes était déjà largement connue.
le jeudi jusqu’à 22 heures. 17, rue Geoffroy l’Asnier, 4e, tél. 01.42.77.44.72,
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