HUMEUR

Oui et non

Publié le 08/10/2009

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Ying ou yang, jour ou nuit, blanc ou noir, oui ou non : sommes-nous dans un monde où l’on résout clairement les dilemmes, où l’on sait trancher les nœuds gordiens, où l’on prend des jugements de Salomon ? J’ai envie de répondre : oui et non. Prenez le cas des Irlandais. Ils ont dit non au traité de Lisbonne en juin 2008. Seize mois plus tard, ils disent oui. Cela veut dire que leur non antérieur ne valait pas tripette. Mais cela peut signifier aussi que leur oui actuel n’est que roupie de sansonnet. Allez faire confiance à des gens qui changent d’avis tous les seize mois ! Prenez le cas de la France : le peuple ayant dit non par référendum, le Parlement, censé représenter le peuple, a dit oui. Peut-on faire confiance à des élus qui votent le contraire de ce que réclament leurs mandants ? Prenez le cas des Tchèques. ils sont plutôt pour le oui, mais leur président est pour le non et il fait durer le suspense. Même si la foule entre au palais présidentiel de Prague pour forcer Vaclav Klaus à dire oui, il répondra à ses concitoyens : « Vous changerez d’avis ».

› RICHARD LISCIA