François de Closets publie un livre dans lequel il dénonce les tortures que l’orthographe française lui a infligées toute sa vie. Il ne comprend pas pourquoi rationnel s’écrit avec deux n et rationalisme avec un seul. Il s’élève contre la dictature de ceux qui, bénéficiant d’une mémoire photographique, ne se trompent (presque) jamais, sans pourtant savoir pourquoi il n’y a pas deux t à combativité.
On tombe des nues : quoi ? Un journaliste et écrivain des plus célèbres, qui a publié tant de livres intéressants, et se plaint de la langue française en dépit de tout ce qu’elle lui a apporté ? Pour écrire, il faut souffrir. D’abord, les pelés et sans-grade qui connaissent l’orthographe ont le droit de jouir d’une supériorité, fût-elle innée. Et qu’ils puissent se dire : je suis petit et moche, mais je fais moins de fautes que François de Closets. Ensuite, quel est ce squelette que l’auteur sort de son placard ? Qui connaissait sa tare congénitale ? On n’a pas noté de fautes dans ses ouvrages : vive les correcteurs !
› RICHARD LISCIA
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