ON LE SAIT, la loi HPST et la convention nationale devraient prochainement renforcer le rôle du pharmacien dans l’accompagnement des patients chroniques ; dans ce cadre une nouvelle rémunération sur objectifs est prévue. Cette petite révolution professionnelle débutera le 1er janvier 2013 par le suivi des patients sous anticoagulants oraux. Cet accompagnement passera par deux entretiens pharmaceutiques. « La conception des entretiens pharmaceutiques a été volontairement centrée sur le médicament. Notre rôle est complémentaire de celui du prescripteur. Nous devons notamment nous assurer que le traitement est bien compris, que l’INR est fait régulièrement et qu’il n’y a pas de problème d’interactions. Un guide d’entretien devrait prochainement être mis à disposition des officinaux » a souligné Philippe Gaertner (Président de la FSPF).
La prévalence croissante des maladies chroniques pose en effet un véritable défi organisationnel au secteur ambulatoire.
« Deux tiers des dépenses de santé concernent les affections chroniques, c’est à ce problème qu’il faut s’attaquer » a déclaré Patrick Negaret (Directeur général de la CPAM des Yvelines). « Dans ce cadre, les pharmaciens ont un avenir certain par leur proximité. Tout ne peut pas passer par les médecins et l’hôpital… ». La complexité des actions à mener pour faire face de façon adaptée aux conséquences des maladies chroniques et aux problématiques liées à la longévité nécessite de mettre en place des coordinations et surtout des collaborations entre les professionnels de santé.
Une nouvelle répartition des tâches.
Depuis quelques années, des expérimentations portant sur une nouvelle répartition des tâches entre les professionnels de santé pour une amélioration de la prise en charge des patients chroniques, associée à de nouveaux modes de rémunération ont ainsi été menées dans de nombreuses régions.
Ces expérimentations de nouvelles missions rémunérées (ENMR) pilotées par les agences régionales de santé (ARS) concernent toute structure pluri-professionnelle ambulatoire qui formalise un projet de santé visant notamment à favoriser la continuité et l’accès aux soins.
C’est ainsi que le Pôle Santé Paris XIII Sud Est mène actuellement une opération sur l’automesure tensionnelle avec la participation des pharmaciens d’officine du secteur. Le Pôle Santé Paris XIII Sud Est rassemble 70 médecins généralistes, 20 pharmaciens et 22 infirmières libérales pour une population de près de 70 000 patients. « La mesure conventionnelle de la pression artérielle au cabinet médical a ses limites (effet blouse blanche, hypertension artérielle masquée…). L’automesure tensionnelle est ainsi vivement recommandée en cas de doute pour confirmer l’hypertension artérielle. De plus, elle favorise l’adhésion du patient au traitement », a expliqué le Dr Hector Falcoff (médecin généraliste à Paris XIII).
Le principe de cette expérimentation d’une durée de six mois et qui se termine à la fin de l’année est simple. Le pharmacien remet au patient, au vu d’une ordonnance, un tensiomètre en lui expliquant comment bien prendre les mesures et il le récupère trois jours plus tard. Il valide la qualité du recueil des mesures tensionnelles avec le patient et envoie par fax le résultat au médecin. Pour mener à bien cette expérimentation le Pôle Santé a fourni trois tensiomètres à chaque officine (deux tensiomètres brassard et un tensiomètre poignet pour les patients obèses). La rétribution du pharmacien a été fixée à 10 euros par appareil remis. La mobilisation des pharmaciens du secteur est importante (un seul a refusé). Il ne s’agit là que d’une première expérimentation, comme l’a expliqué le Dr Hector Falcoff, de nombreux autres projets sont en cours. À suivre.
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