HUMEUR

Notoriété

Publié le 20/09/2012

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Ma voiture va avoir quatre ans et doit donc passer le contrôle technique. Depuis deux semaines, j’ai reçu une douzaine de lettres de sociétés prêtes à prendre en charge cet examen. Je suis moins bouleversé par la soudaine notoriété que me confère l’âge de mon automobile que par les informations que des inconnus ont recueillies à mon sujet. Qui leur a dit que j’avais acheté une voiture en octobre 2008, sinon ceux qui ont établi la carte grise, c’est-à-dire la préfecture ? Laquelle peut toujours prétendre qu’il vaut mieux être averti du contrôle technique plusieurs fois plutôt qu’une, même si, ce faisant, elle bafoue les prescriptions de la Commission nationale Informatique et Libertés (CNIL) concernant les droits de tout citoyen à la confidentialité. C’est un combat à l’aveuglette contre des forces maléfiques qui savent tout de moi, y compris mon statut civil et le montant de mon compte en banque, sans que, pour ma part, je ne sache rien d’elles. Je suis sûr que, si j’appelais la CNIL, on me dirait : « Passez le contrôle, on discutera après ». Foin des principes !

› RICHARD LISCIA