…
JE NE SAIS PAS pour vous… enfin, si, je sais, il est devenu impossible de vivre une petite période de temps sans changement (de prix, de remboursement, de nom), sans réforme (première année commune médecine, pharmacie, dentaire et sage-femme), sans évolution (nouvelle certification, nouveau logiciel), sans progrès (automatisation ou robotisation), sans transformation (agrandissement, rénovation). Pour moi, ces quelques dernières années ont été pleines de ces rebondissements professionnels qui se sont produits presque par hasard, à la suite d’un déménagement, et qui sont certes synonymes de dynamisme et d’enrichissement (on parle d’enrichissement au sens figuré, là, et pas de mon compte en banque), mais qui se révèlent finalement plus difficiles à assumer que prévu.
Le futur parait à la fois rassurant (je ne vais pas être au chômage, ouf) et angoissant. Je suis sur le point de commencer des activités professionnelles dont, bien qu’elles soient entièrement de la compétence d’un pharmacien, je n’ai absolument aucune expérience. Restructuration d’un service de pharmacie au sein d’une maison d’arrêt, cogérance à temps partiel d’une PUI d’établissement privé, remplacements et astreintes chez les pompiers… Tout en continuant à travailler avec mon équipe de techniciens qui installent de l’oxygène à domicile. Quantitativement, tous ces pourcentages à droite et à gauche donnent un temps complet à la fin de la semaine. Qualitativement, je ne sais pas encore ce que ça va donner, l’adaptation permanente d’une tâche à une autre, d’un milieu à un autre, d’une priorité à une autre.
Globalement, l’objectif, c’est toujours le même, analyser et valider (ou non) une prescription, préparer la dispensation unitaire et nominative, le tout dans le respect du contrat de bon usage, et assurer un transport sécurisé pour que le personnel infirmier administre le bon traitement au bon malade au bon moment. Mais à côté il y a toutes les contraintes spécifiques de protocoles, procédures, traçabilité, confidentialité, information, recueil de données, ça signifie tout un stock de nouveautés à graver sur mon petit disque dur perso… il m’arrive parfois de me demander pourquoi je ne retournerais pas tout simplement en officine, avec un temps complet au même endroit, pas trop loin de chez moi, pas trop compliqué, quoi.
Je viens d’avoir une réponse. Je me suis rendue pour des raisons professionnelles dans une petite officine de quartier, créée il y a longtemps et tenue depuis plus de quarante ans par le même titulaire. Il y a certainement eu des améliorations au fil du temps, du moins j’imagine. Mais là, on part sur un potentiel infini de modifications : mettre une croix lumineuse qui se voit vraiment, changer le store extérieur, réaménager complètement le minuscule espace de vente, faire entrer la lumière par les vitrines, remplacer la signalétique découpée et écrite à la main, dépoussiérer et moderniser le back-office, former l’équipe à l’accueil courtois et chaleureux (leur suggérer de ne pas continuer à très haute voix des conversations privées, coudes sur le comptoir, quand il n’y a pas de client ; mais j’étais là, moi).
Non merci, pas ça. Finalement, l’inconnu et la nouveauté, ça a peut-être du bon.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion