On connaissait la collection d’estampes japonaises de Claude Monet. Au musée Marmottan (1), on découvre, présentées dans l'ordre chronologique de la constitution de sa collection, une centaine d’œuvres des plus grands artistes de son temps, en particulier Cézanne et Renoir.
Pendant 20 ans, faute de moyens financiers, les œuvres réunies sont essentiellement des dons des amis du peintre, Lhullier, Carolus Durand, Renoir, Manet, Daubigny, Boudin, Caillebotte. Puis vient le temps des échanges avec Rodin et des premiers achats, « la Partie de pêche » de Cézanne, un pastel de Manet, un monotype de Degas. La collection de Monet est alors encore secrète. À partir des années 1890, il est un peintre reconnu et les acquisitions sont plus onéreuses (Morisot, Manet, Caillebotte, Pissaro).
Au sommet de sa gloire entre 1895 et 1906, ses principaux achats concernent Cézanne, mais aussi Toulouse-Lautrec, Jean-Louis Forain, et toujours dans les galeries, quitte à payer plus cher. Après 1908, les dons sont plus rares, les achats plus sentimentaux, autour des familles de ses deux femmes, Camille et Alice Hoschedé. Avec un intérêt marqué pour la nouvelle génération de peintres, Vuillard, Bonnard, Signac, Marquet.
C’est un aspect secret d’un des artistes les plus connus au monde que l’on découvre seulement aujourd'hui. Rien d’étonnant à cela, puisqu'il voulait cette collection pour lui « seul… et pour quelques amis » et que l'inventaire après décès a été détruit.
La saisie de l'instant
« Impression, soleil levant », qui donne son nom à l’impressionnisme, au premier salon du genre, en 1874, a quitté pour un mois le musée Marmottan pour son lieu de création, à l’occasion des 500 ans de la fondation du Havre par François Ier. Présenté au musée d'art moderne André Malraux (2), entouré d’une trentaine d’œuvres, le tableau est de ceux qui saisissent dans cette ville l’instant, après les premières aquarelles de Turner dans les années 1820, et, trente ans plus tard, les marines de Gustave Le Gray, l'un des pionniers de la photographie, qui juxtapose deux négatifs, un pour le ciel et un pour la mer.
Il y a bien sûr Boudin, dont Monet disait que c’était à lui qu’il devait d’être peintre, Félix Vallotton, qui, dans les années 1900, recrée le paysage à partir de ses observations dans une veine poétique et décorative, et Raoul Dufy, Havrais, qui interprète la réalité suivant son évolution stylistique.
(1) Jusqu'au 14 janvier. Tél. 01.44.96 50.33, www.marmottan.fr
(2) Jusqu'au 8 octobre. Tél. 02.35.19.62.62, www.muma-lehavre.fr
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