LA CONSOMMATION des Français a été multipliée par trois en 50 ans, les ménages dépensant aujourd’hui moins pour se nourrir et beaucoup plus pour se loger, selon une étude publiée par l’INSEE. L’élévation du niveau de vie explique cette consommation croissante, selon l’institut, qui précise toutefois que cette progression n’est pas linéaire.
La hausse des dépenses des ménages, qui représentent 55 % des richesses produites en France, est beaucoup moins dynamique en termes de gains de pouvoir d’achat et de consommation à partir du milieu des années 1970. Avec la crise actuelle, « on n’attend pas un recul de la consommation en France en 2009 mais un chiffre proche de la stagnation », explique Fabrice Langlard, chef du département des comptes nationaux de l’INSEE. Car, précise-t-il, à l’inverse de la crise de 1993, les taux d’intérêts sont très bas et incitent à la consommation.
L’explosion des dépenses s’accompagne d’un changement des comportements. Si l’alimentation représente toujours une importante part des dépenses des ménages, elle est passée de 38 % en 1960 à 25 % en 2007. L’habillement baisse aussi de 14 à 9 %. Le poids de l’alimentation dans le budget est d’autant plus élevé que le niveau de vie des ménages est faible. Selon Michel Duée, chef de la division conditions de vie des ménages, « les plus aisés consomment plus de fruits, de légumes et de poissons, alors que les plus modestes plus de graisses et plus de sucres ». La viande occupe toujours la première place dans le budget alimentaire des ménages. L’étude montre que les plus pauvres consomment plus de tabac et sont moins sensibles que les plus aisés à l’augmentation des prix. Les plus riches consomment plus d’alcool.
À l’inverse de l’alimentation, le poste logement a fortement progressé, passant de 16 % à 19 % au cours de la même période, comme les dépenses de transports (de 11 % à 18 %), de communications et de loisirs (de 10 % à 16 %). « En 50 ans, les Français ont des logements de meilleure qualité et en moyenne un peu plus grands que leur parent. C’est valable pour à peu près toutes les classes de la population », dit Jean-Louis Lhéritier, chef du département des prix à la consommation. Mais pour les locataires, dont le niveau de vie est globalement moins élevé qu’il y a vingt ans, le coût pour se loger est encore plus lourd et représente 25 % de leur budget. Les dépenses de santé ont globalement augmenté, les ménages y consacrant 14 % en 2007 contre 5 % en 1960, la part remboursée ayant tendance à baisser.
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