Il fait partie de cette génération Y tourbillonnante, hyperconnectée, décomplexée, prête à tenter toutes les aventures. « Quand un projet m’enthousiasme, je fonce », démarre en trombe Michaël. Suivons sa trajectoire.
Première expérience sur le terrain à 21 ans. Étudiant, il travaille les week-ends et les vacances universitaires dans une pharmacie d’envergure à Alfortville, « une équipe de quinze collaborateurs, un back-office imposant, une spécialisation en orthopédie et matériel médical ». En même temps que sa curiosité est piquée, sa vision du métier s’élargit au contact des pharmaciens qui sont tous formés et diplômés en orthopédie.
« Je découvre le local dédié, confidentiel et technique. Prendre des mesures, discuter avec le patient dans l’intimité, ça me plaît et je finis par choper le virus ». Sur les étagères s’alignent les colliers cervicaux, ceintures lombaires, genouillères, semelles, attelles. « Pendant mes pauses, j’ouvre les boîtes, je manipule les orthèses et je les essaye toutes sur moi. Pour éviter de découvrir comment s’installe un coude au corps devant le patient, question de crédibilité ».
Deuxième virage, cinq ans plus tard et diplômé, Michaël passe la vitesse supérieure. Il change de pharmacie et s’inscrit en parallèle au DU d’orthopédie de Besançon pour affiner ses connaissances, avec un nouvel objectif, « créer, développer, et prendre en charge la totalité du rayon orthopédie de la pharmacie du Colonel Fabien à Paris ». Le projet est stimulant puisqu’il part d’une page blanche, « j’ai dessiné les plans de l’espace de confidentialité pendant les travaux de réagencement ».
Le titulaire qui a des parts dans une autre officine du même arrondissement confie à Michaël le pilotage de l’orthopédie sur les deux points de vente. En mouvement permanent, l’adjoint confectionne les semelles thermoformables, reçoit sur rendez-vous les clients, forme les équipes, choisit ses fournisseurs, tisse des relations avec les prescripteurs du quartier et se passionne pour « le diagnostic de posturologie grâce à un appareil qui permet de mesurer les mouvements du bassin ».
Un blog spécialisé
Porté par son engouement, Michaël veut partager avec d’autres professionnels, échanger, et découvrir. Jeune et geek, l’idée s’impose, lancer un blog spécialisé. En avril 2015, YesPod est en ligne. Michaël poste ses « conseils pour mieux gérer le stock en orthopédie », démontre que « la vente conseil en ortho, ce n’est pas si compliqué », explique avec humour « la prise en charge précoce de l’entorse de cheville ». Extrait : « Tu le vois arriver. Il grimace, il saute à cloche-pied, boîte. Dans le meilleur des cas, il a des béquilles trop hautes pour lui et une radio sous le bras. Tu l’as reconnu ? C’est bien lui, le patient qui s’est foulé la cheville ».
Le ton est pétillant, les illustrations sont drôles et soufflent un peu de fraîcheur sur l’ortho. Même la contention « ne fait plus mémé » ! Le contenu n’en est pas moins pointu et documenté. Cerise sur le blog, le joli coup de crayon de Miss Pharma, étudiante en pharmacie, dont les dessins accompagnent avec fantaisie et féminité quelques billets.
À la rentrée, Michaël interviendra dans le cadre du DU d’orthopédie de la faculté de Lille. Et surtout, il franchira le cap de l’installation en devenant titulaire à Stains en Seine Saint-Denis. « Je ne pensais pas concrétiser cette étape aussi rapidement, sans apport. L’opportunité s’est présentée grâce à une association financière avec un pharmacien investisseur. Je n’ai pas hésité ».
Nouvelle mise à niveau, se perfectionner en management, gestion des équipes, et économie de l’officine. Retour à Besançon pour suivre le DU de gestion. Le challenge est de développer cette affaire de taille raisonnable qui affiche un chiffre d’affaires d’un peu plus d’un million d’euros avec un effectif de trois salariés. Si l’orthopédie fera partie des axes de progression ? YesPod ;-)
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