Elle a éclaté sous le choc des graves incidents de Viry-Châtillon qui répandent dans les forces de l'ordre en particulier et dans la population en général l'idée que les brigands de tout poil ont pris le dessus, se moquent de l'ordre et semblent assurés de leur impunité. Elle résulte d'un conflit permanent entre la justice, jugée laxiste, et la police, et sans doute du passage au ministère de la Justice de Christiane Taubira qui a créé ou renforcé, dans une forte partie de la population, celle qui écoute les sirènes du Front national, une allergie à une idéologie généreuse, selon laquelle tout délinquant mérite sa rédemption. De même que M. Hollande a appliqué, au début de son mandat, un programme économique qui est entré en collision avec la dure réalité de la mondialisation, de même il a demandé à Mme Taubira de faire du Taubira alors que l'insécurité dans le pays devenait alarmante. Que le pouvoir en soit, aujourd'hui, à rappeler encore, après quatre ans et demi de mandat, que Nicolas Sarkozy est responsable de la diminution des effectifs policiers témoigne de la faiblesse de son argumentation.
Car ce que les policiers ont sur le cœur a autant à voir avec le rôle des juges dans un climat de terrorisme et de criminalité croissante qu'avec la question des effectifs et des moyens. Ce gouvernement n'est pas le premier à être écartelé entre la répression et le libéralisme moral, entre la sanction et le pardon, entre la sévérité et l'indulgence. Aussi bien la révolte des policiers est-elle moins dirigée contre la gauche en particulier que contre une longue histoire marquée par l'indifférence des pouvoirs publics, assortie de cette confiance, peut-être naïve, en la capacité du délinquant à se refaire une vertu. Le gouvernement et la majorité ne peuvent pas nier que les lois Taubira, qui tendent à l'élargissement du plus grand nombre possible de détenus et à moins sanctionner les coupables, ont été adoptées à contre-courant de la croissance de la criminalité, elle-même liée au trafic de drogue, lui-même découlant d'une alarmante augmentation de la consommation.
Mettre un terme à l'impunité
Les policiers en ont assez de retrouver dans la rue des délinquants qu'ils ont arrêtés deux jours plus tôt, et d'être pris pour cibles par des assassins en puissance dont l'audace est sans limites et qui savent que la police ne tirera pas sur eux. C'est à cette impunité qu'il faut mettre un terme, quoi qu'en pensent les défenseurs du droit et des libertés. Ce n'est pas de gaieté de cœur que l'on demande ici une répression plus sévère. Car la question n'est plus de savoir si la loi a quitté des pans entiers du territoire de la république. C'est fait. La question porte sur une crise qui fait que les policiers sortent de leurs gonds, oublient leur devoir de réserve et, dans leur désespoir, se dressent contre leurs propres chefs, leurs syndicats et le pouvoir politique. Non seulement il est urgent de leur offrir des gages concrets, non seulement il est absurde de ne pas comprendre qu'ils sont à bout et de les rappeler froidement à leurs devoirs, mais il faut impérativement les rassurer sur l'objectif de leurs missions, qui est bel et bien, et quoi qu'en disent de perpétuels optimistes, d'arrêter et de mettre hors d'état de nuire les criminels, petits ou grands.
La peur a changé de camp. Il fut un temps où, à la seule vue d'un agent de police, un conducteur ralentissait. Aujourd'hui, des malandrins tendent des embuscades aux policiers et leur lancent des cocktails Molotov. Les policiers ne le tolèrent plus. Ils réclament, dans leur désarroi, un pouvoir fort, en lorgnant du côté du FN. Pendant que les forces de l'ordre se découragent, les attaques contre la police, contre les enseignants, contre tout ce qui peut représenter l'autorité se multiplient. C'est quoi, cette tourmente dans une société affolée, sinon les prémices d'une désagrégation ?
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