LES CHIFFRES sont éloquents : 3 100 médecins généralistes sont installés sur ce territoire, dans lequel la population vieillit (9,5 % de ses habitants ont plus de 75 ans) et où il existe d’importantes différences entre les zones urbaines, périurbaines ou rurales. Ainsi, lorsque sur le littoral on note 160 généralistes pour 100 000 habitants, on arrive à une moyenne inférieure à 90 dans les terres, et jusqu’à 61 pour 100 000 en Lozère.
Financement régional.
Menée par son président, Georges Frêche, qui a déclaré récemment que « tout citoyen a droit à une assistance médicale complète, quelle que soit sa résidence », la région lance un programme de dix à vingt unités d’ici à 2020, en mettant la main à la poche pour 50 % des financements. Ces Maisons de santé comprendront des médecins, des infirmiers, des kinés, mais aussi, pour certaines d’entre elles, des pharmacies qui s’intégreront dans la structure. Pour motiver les candidats à l’installation, des aides diverses pourront être apportées : exonération de charges, coups de pouce fiscaux, prêts divers, aide au logement, etc.. notamment en cas de première ouverture d’officine.
Le projet, soutenu par l’URCAM (Union régionale des caisses d’assurance maladie) et l’ARH (agence régionale d’hospitalisation) repose sur des chartes ou des règlements administratifs, qui obligeront les participants à certaines contraintes : s’engager à prendre des stagiaires, assurer des gardes, participer au maintien global du service, suivre, si besoin, des formations collégiales entre membres d’une même maison. Mais, pour les responsables régionaux, il s’agit « d’un problème de santé publique, et d’une mission que tous les professionnels doivent assumer ».
Avantages et obligations.
« Cette nouvelle officine est une chance pour notre développement. » Rémi Saleasec, un des trois associés de la pharmacie de Bousquet d’Orb (Hérault), se réjouit de l’implantation de la première maison de santé de la région sur son territoire. Installés actuellement dans des locaux anciens et dont la conception originale n’a pas été pensée pour l’activité en cours, les six personnes qui travaillent dans cette officine ont adhéré spontanément au projet, dont la première pierre sera posée dans quelques jours. L’ensemble sera scindé en deux parties : la maison elle-même, qui abritera, sur 1 300 m2, 4 médecins, 6 infirmiers, 5 kinés et la pharmacie mitoyenne construite à côté. Sur 180 m2, la future officine offrira à ses clients de larges espaces, et présentera des spécialités allant de la parapharmacie à la phytothérapie. Coût de la réalisation, 100 000 euros pour ses aménagements, et 400 000 de plus (les appels d’offres sont en cours) pour la construction de ses bâtiments.
« Nous en sommes à la finalité du dossier, précise le pharmacien, les financements ont été trouvés, les plans sont faits, les permis de construire accordés. L’opération a certes son coût, mais cette nouvelle structure devrait nous amener des prescripteurs supplémentaires qui n’étaient pas présents sur la commune. Donc plus d’ordonnances, donc plus de patients, soit une meilleure rentabilité. Côté aides, nous n’avons rien car on nous a fait comprendre à la région que nous étions un peu à part, tout en étant intégrés. Et nous aurons les obligations des autres occupants, l’adhésion à la charte, le devoir du service, des permanences, etc.. Mais l’espace que nous occuperons nous permettra, par contre, d’optimiser nos activités dans différents secteurs et de mieux présenter nos produits. Bien entendu, il s’agira d’un transfert, dont la demande sera déposée prochainement à la préfecture, mais qui, vu l’impact du projet et ses soutiens, ne devrait poser aucun problème. »
Pour la communauté d’agglomération du Bousquet d’Orb, cette initiative est une véritable chance pour l’avenir : « Le regroupement de ces professionnels va nous préserver d’une désertification médicale qui semblait inexorable, affirme Claude Faure, directrice du service. La pharmacie et ses nouveaux aménagements en seront une des composantes, chacun, l’ensemble de la communauté médicale et de ses patients, en profitera. Nous avons ici 3 500 habitants (pour une seule officine, une seconde minière étant classée à part), et ils trouveront sur place l’ensemble des services de la santé qui se sont regroupés en association pour gérer l’ensemble. »
Pose de la première pierre en octobre. Ouverture prévue en septembre 2010. Coût de la maison elle-même 750 000 euros (hors officine). La santé a son prix, mais en Languedoc Roussillon on ne mégotera pas.
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