AU CŒUR de la Haute-Garonne, L’Isle-en-Dodon propose ses paysages, son cadre bucolique… Et depuis un an, son unique pharmacie. Face au déclin de la démographie du village, les trois officines de la commune ont en effet décidé de se regrouper. « Actuellement, L’Isle-en-Dodon compte environ 2 000 habitants et le canton un peu plus de 4 500, en raison de l’exode rural, explique Josiane Cazamajou, titulaire d’une des trois officines. Donc, les trois pharmacies qui existaient depuis plus de 80 ans, lorsque le canton comptait près de 10 000 habitants, n’avaient plus leur raison d’être ». Tout a débuté en 2009, lorsque, dans l’une des trois officines, l’un des associés a voulu se retirer pour prendre sa retraite. « Aucun acquéreur ne s’est présenté pour reprendre sa part, aux côtés de Geneviève Legall-Carrère, indique Josiane Casamajou. Nous avons alors envisagé un regroupement à deux. » Le titulaire de la troisième pharmacie, peu désireux d’y participer, a, de son côté, anticipé son départ à la retraite. Face à cette situation nouvelle, une solution s’imposait. « Nous avons décidé de fonder une société à trois, entre Geneviève Legall-Carrère, Marie-Hélène Martinez, une consœur venue de l’extérieur, et moi-même. La société a repris les actifs des trois officines, ainsi que leurs stocks, et s’est installée dans le plus grand des trois locaux », poursuit-elle. Les difficultés ont alors commencé.
Un montage complexe.
« Quand il y a deux pharmacies, l’une reprend l’autre et cela se traduit par une fermeture. C’est plus simple. Dans notre cas, l’étape administrative, avec les différentes instances, le Conseil de l’Ordre, l’ARS nouvellement créée, l’Inspection de la pharmacie, la Sécu, a été compliquée. D’autant plus que la mairie, opposée à la fermeture de deux commerces, a voulu empêcher le regroupement et a fait appel au tribunal administratif pour en demander l’annulation, malgré l’accord des différentes instances professionnelles. Ce qui traduit une totale méconnaissance de notre métier », explique Josiane Casamajou.
Mais tout s’est bien fini et, depuis juin 2010, le regroupement est effectif. Les trois consœurs se sont lancées dans le rassemblement des trois équipes, en conservant les dix salariés. « Nous avions des façons différentes de travailler, de gérer les stocks, les promis, explique-t-elle. Il nous a aussi fallu procéder au regroupement des stocks et à leur épuration - ce qui a pris près d’un an -, rationaliser les gammes, choisir celles qui seraient abandonnées et réduire le nombre de fournisseurs. Nous sommes passés en gestion des stocks et nous avons dû apprendre à les gérer à une échelle supérieure ». Points positifs : les différentes tâches sont partagées.
De nombreux avantages.
La qualité de vie des trois titulaires s’en trouve également améliorée. « Au niveau de notre vie personnelle, ce partage est un plus car nous pouvons mieux aménager notre temps, par exemple en prenant à tour de rôle un mercredi ou un samedi », souligne Josiane Cazamajou. Pour la clientèle, qui, au début, a mal perçu ce regroupement et jugé la taille de la nouvelle structure moins conviviale, les effets sont finalement positifs. « Nous sommes ouverts six jours sur sept et de garde un dimanche sur deux. Les prix ont baissé car nous obtenons aussi de meilleures remises grâce à une taille suffisante pour commander en direct auprès des laboratoires », précise-t-elle. Autre atout pour les trois pharmaciennes : « Notre structure tient mieux la route, ce qui devrait pouvoir faciliter, plus tard, une revente. »
Se pose tout de même la question des investissements, sachant que la population de l’Isle-en-Dodon, vieillissante, continue à décroître. Le nombre de postes informatiques est passé de quatre à six, mais un réagencement avec du mobilier plus fonctionnel est désormais nécessaire « pour améliorer les conditions de travail ». C’est la prochaine étape que se sont fixées les trois associées.
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