LE PREMIER gros boulet de canon contre les officines illégales a été tiré fin novembre. Résultat : cinquante pharmacies implantées sur la Toile ont mis la clef sous le paillasson. Une opération effectuée dans le cadre de l’accord signé en mai dernier avec LegitScript, le département américain de vérification et de contrôle des pharmacies en ligne implantées aux États-Unis mais œuvrant en Italie. Pour obliger les officines en ligne à fermer, l’AIFA est intervenue sur les sociétés qui enregistrent et délivrent les adresses internet. En brandissant la menace d’amendes musclées accompagnées de la révocation de la licence d’exploitation, l’agence italienne du médicament a fait plier les sociétés. Résultat : les adresses ont été rayées de la carte Internet.
Mais cette opération a relancé le débat sur les pharmacies sur le Web. Suite aux discussions bruxelloises, et pour éviter les dérapages, Ferruccio Fazio, ministre de la Santé du gouvernement Berlusconi, avait décidé, en février 2011, d’autoriser les officines en ligne. Moyennant, toutefois, des contrôles stricts et ponctuels sur les titulaires des pharmacies et leurs activités, l’inscription des officines sur un site officiel et la création d’une liste noire des pharmacies illégales. Une décision qui avait plu aux défenseurs du commerce en ligne en général, comme l’inventeur du portail pharmaceutique et parapharmaceutique Farma.it « L’avenir des pharmacies passe par Internet, c’est une simple question de temps. Internet fait partie de la vie au quotidien et offre des avantages certains aux petits commerçants. Les pharmacies n’échapperont pas à la règle. Et, grâce à Internet, elles pourront s’adresser à un marché nettement plus vaste », avait déclaré à l’époque Massimiliano Masi.
Une relation complexe.
Aujourd’hui, les pharmacies ayant légalement pignon sur la Toile en Italie se comptent néanmoins sur les doigts de la main, 99 % étant illégales, selon l’AIFA. Une recherche effectuée par l’institut Wellcare Research vient de révéler la relation complexe des titulaires d’officine avec le Web. Tout en pianotant régulièrement sur le clavier de leurs ordinateurs pour visiter les sites professionnels, une pratique de plus en plus courante depuis que les journaux spécialisés sont devenus payants en Italie, les titulaires traînent les pieds quand il s’agit de s’installer sur la Toile. Peu de pharmaciens ont leur propre site, non pas pour des raisons économiques, mais tout simplement parce qu’ils n’en voient pas encore la nécessité.
Une logique qui, en revanche, profite aux pharmacies illégales qui poussent sur la Toile italienne comme les champignons dans les sous-bois en automne, grâce au soutien des Italiens. Pour preuve, les résultats d’une enquête publiée par l’AIFA en collaboration avec la fédération italienne des médecins généralistes, FIMMG, réalisée auprès de 613 médecins de famille. Des résultats inquiétants : 40 % des médecins interviewés estiment que leurs patients ont acheté ou achètent régulièrement des produits sur Internet. D’où l’explication d’un marché en pleine croissance. Durant les cinq dernières années, le volume des ventes a été multiplié par dix. Selon l’Observatoire e-commerce milanais, les ventes en ligne qui ont bondi de 14 % l’an dernier représentent un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros, soit plus d’1 % du total des ventes au détail.
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