LORSQU’ON LANCE un produit, il faut le faire au bon moment. Hewlett Packard en sait quelque chose, qui a lancé la mode des ultraportables à écran tactile pivotable se rabattant sur le clavier pour se transformer en tablette (comme le HP tx1 000). En 2009, la société française Archos s’est engouffrée dans le créneau avec deux ardoises tactiles (Archos 5 et Archos 9). On connaît par ailleurs le succès remporté, aux États-Unis, par le lecteur de livres électroniques d’Amazon, le Kindle, plus prisé que la liseuse concurrente de Sony, le Reader. Et bien sûr Microsoft, qui a été à l’origine de l’aventure en 2001, n’est pas en reste, qui a promis pour cette année une nouvelle tablette.
Toutes les grandes marques, dont le leader chinois Lenovo, s’intéressent à ce nouveau support pour la musique, les vidéos, les jeux, les livres et le Web, qui se situe quelque part entre le smartphone et l’ordinateur portable. Le marché est à prendre, qui ne capte pour l’instant qu’une part infime des ventes de PC, de 1 à 2 % dans le monde et 0,5 % en France. Le dernier CES de Las Vegas a ainsi été fécond en annonces : HP a annoncé son Slate, Dell le Streak, Lenovo l’IdeaPad U1, sans oublier Toshiba ou Acer.
Les principaux obstacles au développement des tablettes tactiles (manque de confort d’utilisation, manque d’applications disponibles et surtout prix en moyenne deux fois et demi plus élevé que ceux d’un portable ou d’un Netbook offrant les mêmes fonctionnalités) ont été surmontés.
L’ABC de l’iPad.
Avec deux doigts, en ayant en main un appareil au format plus petit qu’une feuille A4 (24 x 19 cm), d’une grande finesse (1,3 cm) et assez léger (700 g), on est le chef d’orchestre d’un outil multitâche. Les possesseurs d’un iPhone ne seront pas dépaysés, si ce n’est qu’ils ne peuvent pas téléphoner ! L’iPad peut faire tout ce que fait l’iPhone, téléphonie en moins, avec une interface couleur presqu’identique et en ayant accès aux 140 000 applications de l’Appstore.
Alors que les PC se concentrent sur la productivité, et les téléphones mobiles sur la communication, le propos principal de l’iPad est le divertissement. Et notamment la lecture, qui est un de ses atouts fondamentaux. Apple a signé des accords avec de grands groupes de presse et éditeurs. D’où l’importance de l’écran ; il s’agit d’une dalle IPS brillante au rendu éclatant, d’une taille confortable de 9,7 pouces (24,6 cm, pour une résolution de 1 024 par 768), loin de la technologie d’encre électronique en noir et blanc du Kindle, mais que d’aucuns pourront trouver fatigante à la longue.
Côté Web, la tablette intègre Safari Mobile, comme l’iPhone : un gage de navigation fluide, mais la technologie Flash n’est toujours pas supportée. Elle dispose de toutes les applications multimédia classiques, avec la lecture et l’achat de musique et de vidéos ; on peut regarder les films avec une excellente résolution.
Présentée également comme une plate-forme de jeu sur laquelle il faut compter, elle n’est en revanche pas vraiment conçue pour le travail – son clavier virtuel conduit à trop d’erreurs de frappe, même s’il est prévu, pour ceux qui envisagent de taper beaucoup de texte, d’utiliser un clavier externe traditionnel, qui se branche sur la tablette.
Destiné aux utilisateurs nomades, l’iPad est doté d’une confortable autonomie de 10 heures, avec Wi-Fi activé mais il brille par l’absence de ports USB/HDMI/lecteur de cartes mémoires, ou de Webcam... La bonne surprise en revanche vient du prix annoncé : à partir de 499 euros avec Wi-Fi seulement et de 629 euros avec Wi-Fi + 3 G (disponible en avril).
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