Face à la montée de l’antibiorésistance, il fallait agir fortement sur des pratiques inadaptées. En 2011, la France a lancé Ecoantibio, un plan de réduction de l’utilisation des antibiotiques vétérinaires. L’objectif ? Une baisse de 25 % d’ici à 2017. Résultats publiés le 6 octobre dernier, l’usage des antibiotiques chez les animaux de rente et de compagnie a été réduit de 36,6 % : -42,8 % pour les volailles, -41,5 % pour les porcs, -37,6 % pour les lapins, -24,3 % pour les bovins, -19,4 % pour les chats et les chiens. Et ce n’est pas tout, la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAAF) de 2014 a fixé d’autres objectifs ciblant les antibiotiques d’importance critique en médecine humaine : -25 % en 3 ans pour l’utilisation de fluoroquinolones et de céphalosporines de 3e et 4e générations. Résultats : -81,3 % pour l’exposition aux céphalosporines de dernière génération et -74,9 % pour les fluoroquinolones, toutes espèces confondues. L’usage de la colistine, placée sous surveillance l’année dernière, est aussi en baisse de 55,1 % par rapport à 2011.
Un excellent bilan salué par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, qui soulignent la « dynamique collective » ayant permis de dépasser les objectifs fixés. Le plan Ecoantibio a notamment mis en place des formations pour les vétérinaires et les éleveurs et mené des campagnes de communication, avec les slogans « les antibiotiques, pour nous non plus, c’est pas automatique » à destination des propriétaires d’animaux de compagnie et « nourri, logé, vacciné : éleveur vaccin’acteur de son élevage » en direction des éleveurs.
Rester mobilisé
Le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) sur le « Suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2016 » insiste sur ces bons résultats qui « témoignent d’un engagement efficace de toutes les parties prenantes qui doivent rester mobilisées et poursuivre les efforts pour préserver l’efficacité chez l’animal et chez l’homme ». Si la tendance à la baisse du recours aux antibiotiques vétérinaires se confirme depuis plusieurs années, ce sont néanmoins 530 tonnes d’antibiotiques qui ont été vendues en 2016 (-41,8 % par rapport à 2011). C’est pourquoi le gouvernement a immédiatement lancé un plan Ecoantibio 2 pour la période 2017-2021. Une nouvelle campagne de communication sera cette fois dirigée vers les vétérinaires avec la signature « Les antibios, comme il faut, quand il faut ». Ce nouveau programme de réduction de l’usage des antibiotiques vétérinaires ne fixe pas d’objectifs de baisse chiffrés, excepté pour la colistine qui n’avait pas fait l’objet d’un tel objectif dans le précédent plan et qui devra afficher une réduction d’exposition de 50 % d’ici à 2021. Ecoantibio 2 vise à évaluer, valoriser et poursuivre les actions du premier plan, et à maintenir dans la durée la tendance à la baisse de l'exposition des animaux aux antibiotiques.
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