Les pharmaciens adjoints sont particulièrement impactés par les tensions économiques qui s’intensifient sur le réseau officinal. Selon une étude réalisée par l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL), et dont les résultats viennent d’être présentés, 12 % des adjoints étaient enregistrés comme demandeurs d’emploi fin 2014. Soit une hausse de 60 % depuis 2009.
« Le mouvement de concentration des officines participe mécaniquement à la fragilisation de l’emploi. Les adjoints sont les premiers exposés à des mesures de licenciement économique consécutives aux cessions et aux regroupements. Le chômage de cette catégorie professionnelle s’accélère et prend des proportions très inquiétantes », alerte Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de FO-pharmacie. Les tranches d’âge les plus touchées sont d’abord les 25-35 ans, puis les plus de 50 ans. L’étude montre également que le risque de perdre son emploi est plus significatif dans les petites officines, ainsi que dans certaines régions, telles que l’Ile-de-France et les Pays de la Loire.
Cette dégradation du marché de l’emploi affecte également les préparateurs, mais moins brutalement. « Sur la même période, le taux de chômage des préparateurs a augmenté d’environ 30 % », précise Olivier Clarhaut. Dans la nécessité d’optimiser leurs coûts salariaux, les titulaires préservent davantage les emplois des préparateurs.
« L’étau économique se resserre irrémédiablement sur les adjoints. Ce constat va s’amplifier d’ici aux quatre prochaines années avec la disparition programmée de plus de 5 000 pharmacies. Cette crise impose de revoir à la baisse le numerus clausus, de réformer la formation initiale, et plus globalement de repenser le métier de pharmacien », préconise Stéphane Billon, économiste de la santé et fondateur du cabinet d’études Kamédis Conseil.
Sans nier les difficultés, Jérôme Parésys-Barbier, président de la section D de l’Ordre national des pharmaciens, souhaite nuancer les conclusions alarmistes de cette étude au regard notamment « de la stabilité du nombre d’adjoints inscrits à l’Ordre », et donc en activité. « Les nouvelles missions introduites par la loi HPST n’ont pas déclenché les recrutements que nous espérions, mais d’autres leviers peuvent être actionnés pour développer un projet professionnel. J’encourage les adjoints qui le peuvent à prendre des parts dans des SPF-PL », conclut le responsable ordinal.
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