CHAQUE année présente son lot d’avancées et de reculs. Que retiendront les pharmaciens de 2009 ? Pour le savoir, la société Call Medi Call a mené l’enquête, à la demande du « Quotidien », auprès de 1 067 titulaires entre le 6 et le 14 janvier 2010. Ainsi, pour les confrères, la principale bonne nouvelle est venue des instances européennes. En effet, près de 80 % d’entre eux jugent positivement les décisions de la Cour de justice européenne concernant notamment les règles de détention du capital des officines. À ceux qui demandaient une ouverture du capital aux non-pharmaciens, celle-ci avait répondu en mai dernier que la détention et l’exploitation d’une pharmacie pouvaient tout à fait être réservées aux seuls pharmaciens. La possibilité de créer des centrales d’achats pharmaceutiques est également observée comme une avancée par près de 6 titulaires sur 10. Ces structures, voulues par Roselyne Bachelot, ont pour objectif de permettre de faire baisser les prix des médicaments placés en libre accès. Autre mesure de l’an passé bien vécue par la profession : la généralisation du dossier pharmaceutique. Il faut dire que le nouvel outil professionnel présente de nombreux atouts : sécurisation de la dispensation, lutte contre l’iatrogénie et la redondance des traitements. Les pharmaciens interrogés ont également placé parmi les « top » de 2009, les accords de partenariats passés avec des mutuelles et les 28 propositions pour l’avenir de l’officine du rapport présenté par Michel Rioli.
Toutefois, plusieurs dispositions restent en travers de la gorge des confrères. En particulier celles ayant des répercussions sur l’économie de leurs entreprises. C’est le cas notamment du développement des grands conditionnements, jugé négativement par plus de 8 pharmaciens sur 10. Idem pour la réduction des délais de paiement, dont l’aménagement mécontente près de 72 % des confrères.
Un an après, la possibilité offerte aux officinaux de placer certains médicaments devant leur comptoir ne semble toujours pas les convaincre. Même si près d’un sur deux déclarent avoir installé chez eux un espace dédié au libre accès selon une précédente enquête réalisée par Call Medi Call (« le Quotidien » du 1er octobre 2009), 65,5 % considère que cette mesure est un « flop ». Le jugement est encore plus sévère lorsqu’il s’agit de la gestion de la grippe A(H1N1) par les pouvoirs publics. En effet, 7 titulaires sur 10 ont un regard critique sur la prise en charge de l’épidémie par le gouvernement et près de 50 % sur l’organisation de la délivrance des antiviraux dans les officines. L’indemnisation d’un euro accordée aux pharmaciens, qualifiée « d’aumône » par la FSPF*, n’y est sans doute pas étrangère. Plus surprenant, la loi Bachelot relative à l’hôpital, aux patients, à la santé et aux territoires (HPST), partage les pharmaciens interrogés : 35 % d’entre eux se déclarent déçus par le texte, 27 % se disent satisfaits et 38 % ne se prononcent pas. L’arrivée prochaine des décrets d’application, notamment ceux concernant les nouvelles missions, devrait modifier la perception de cette loi et lui donner une vision plus concrète. Les avis sont également mitigés au sujet de la défense de la profession contre la dernière offensive de Leclerc. Si 42 % estiment qu’elle a été bien menée, 47 % restent encore sur leur faim.
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