C’EST UN ANCIEN REPAIRE de pirates au cœur de l’océan indien, une île paradisiaque qui semble inhabitée et tout droit sortie d’un songe. Reconnaissable à sa masse rocheuse recouverte de jungle et dominée par le mont Dauban (740 mètres d’altitude), auquel s’accrochent quelques nuages, Silhouette se découpe à l’horizon après environ 1 heure de bateau depuis Mahé, la capitale des Seychelles. Perchés sur pilotis et soigneusement alignés en marge d’un long ruban de sable blanc, les spacieux bungalows de cette île-hôtel restent assez discrets dans leur écrin de verdure sous une frange de cocotiers.
Au Labriz Silhouette, membre des «Small Luxury Hotels of the World?», tout invite à un séjour en totale communion avec la nature à l’état pur. Dans une «?Beach villa?» au confort high-tech, on se réveille au son des vagues et il suffit de traverser la terrasse en teck pour rejoindre la plage et prendre son premier bain de la journée dans une mer turquoise. La salle de bains design ouvre sur un jardinet privatif avec douche extérieure à l’ombre des cocotiers et feuilles de bananiers. Au-delà de l’enceinte du Labriz, l’île Silhouette abrite un sanctuaire de tortues géantes plus que centenaires?; elle offre aussi des sentiers es?carpés aux randonneurs curieux de découvrir, avec un guide local, un décor sauvage et ses espèces de plantes endémiques.
Cependant, on se résignera volontiers à quitter ce havre de paix pour ?retourner au port de Mahé et mettre les voiles, surtout à bord d’un majestueux trois mâts. Cap au nord-est vers un chapelet d’îles voisines répondant aux doux noms de Praslin, Curieuse, La Digue ou encore l’île Coco, Petite sœur, Grande Sœur… Entre visites à terre et sports de glisse en mer, les petites criques isolées sont propices aux baignades et à la collection de paysages de cartes postales.
Enfin, l’enchantement sera total à condition de basculer de l’autre côté du miroir des eaux cristallines. Muni d’un équipement de plongée sous-marine, on pénètre en apesanteur et avec délice dans un univers aussi inattendu qu’aléatoire. Aux périodes favorables (d’août à novembre) les plus chanceux croiseront peut-être un requin baleine, énorme mais parfaitement inof?fensif car amateur de plancton. Le plus souvent, les plongées dans l’Océan indien permettent de découvrir à profusion une faune à l’échelle humaine?: tortues, petits requins de ?récif pacifiques, gros poissons perroquets à bosse, murènes réfugiées dans leur trou, raies noires, thons, barracudas, mérous, rascasses volantes brunes aux rayons déployés, fusiliers, carangues, poissons trompettes en forme de barres vertes, poissons anges bleu et jaune, nasons au nez pointu, platax…
À seulement 15 ou 20 mètres de profondeur, le plongeur survole des roches granitiques incrustées d’éponges multicolores et se prend vite aux jeux de la vie sous-marine. Observer le ballet fluide d’une foule de minuscules poissons de verres brillants. Puis s’approcher doucement, ralentir sa respiration ou la retenir quelques instants pour s’immiscer dans un banc de poissons bariolés sans les faire fuir par un lâcher de bulles d’intrus bruyant. Immobile, tel un corps inerte porté par le courant, mieux vaut se garder de toucher du doigt ces compagnons improbables, habitants tolérants d’un monde magique qui se laisse contempler mais qu’on ne possède jamais.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion