Les républicains

C’est comme quand j’entends la Marseillaise : si on me parle de Front républicain, mon cœur bat plus vite et les larmes me montent aux yeux. Oui, oui, contre le Front national, un front républicain réunissant tous les électeurs sincères et honnêtes, ceux qui placent les « valeurs » au-dessus de la cuisine électorale, et tous les candidats désintéressés qui pensent à la « France telle qu’on l’aime » (dixit Martine Aubry) bien plus qu’à leur succès personnel. Le front républicain, c’est beau, c’est grand, c’est exaltant. Alors, pourquoi la droite classique ne veut-elle pas prononcer le mot ? Je veux bien qu’on la soupçonne d’hypocrisie manœuvrière si on commence à reconnaître que le fameux front républicain n’empêchera pas des duels fratricides, dimanche, entre socialistes et écologistes, notamment en Loire-Atlantique, et entre Front de gauche et Verts. Avant de demander à une droite vaincue de pousser le masochisme jusqu’à s’occuper des « valeurs » pendant sa propre déroute, la gauche pourrait commencer à réaliser le front républicain en son sein.