DE L’AUTRE COTÉ des Alpes, quatre cents nouveau-nés sont abandonnés chaque année dans les rues de Rome. Parfois sur le parvis des églises, comme au Moyen-Âge, plus souvent sur un banc situé dans un parc, voire carrément dans une poubelle. Face à l’ampleur de ce phénomène qualifié d’incontrôlable par les autorités italiennes, une polyclinique, située dans la banlieue romaine à forte densité d’immigrés, avait réactivé le principe de la « roue » moyenâgeuse en décembre 2006. À l’époque, l’objectif des autorités sanitaires était « qu’aucun nouveau-né ne soit plus jeté dans un conteneur ou abandonné dans la rue ».
Depuis, quatre ans ont passé. Et non seulement le nombre d’abandons, mais surtout leurs conditions, n’ont pas évolué, au contraire. Du coup, la mairie de Rome a décidé d’élargir ce système aux 42 pharmacies communales qu’elle contrôle. L’idée est, encore une fois, d’aider les mères dans une démarche douloureuse, comme l’a d’ailleurs souligné Gianni Alemanno, l’édile de Rome, en présentant ce projet la semaine dernière.
La première « roue des innocents », comme l’ont rebaptisé les Italiens, sera inaugurée à la fin du mois d’août dans une officine située dans le quartier Prenestino, à quelques mètres à peine de San Giovanni, l’ancienne basilique des papes. Dans une pièce adjacente à la pharmacie, située à l’abri des regards indiscrets, la mère placera son enfant dans une couveuse. Immédiatement alerté par un voyant lumineux qui se déclenchera automatiquement, le pharmacien de garde pourra avertir le SAMU le plus proche. Cette démarche permettra d’hospitaliser rapidement l’enfant et de mettre en place les procédures d’adoption.
Le coût de la construction et de l’aménagement de chaque pièce, prévoyant une couveuse et un système d’alerte entièrement financé par la mairie de Rome, est de 15 000 euros. Ces « roues » seront ouvertes 24 heures sur 24. Et une quinzaine de pharmacies communales devraient en être équipées d’ici à la fin de l’année. Les autres avant la fin du mandat de Gianni Alemanno, en 2013.
« Il n’y aura aucun système de surveillance devant les officines pour préserver l’identité des mères », précise Sveva Belviso. Selon cette conseillère municipale chargée des affaires sociales, la mairie lancera par ailleurs, une opération de marketing coup-de-poing dès la rentrée scolaire. Objectif : sensibiliser l’opinion publique et surtout, informer les mères qui ne peuvent pas ou ne veulent pas garder leurs enfants, de la création de ces « roues modernes ».
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