« L’HORIZON s’éclaircit pour les pharmaciens. » Le titre de l’étude du cabinet d’analyse Xerfi Precepta est annonciateur d’optimisme. Pourtant, l’environnement officinal ne s’améliore pas : « La détérioration des conditions de marché et l’essor du générique ont entraîné un vaste mouvement de reconfiguration au sein de la filière de distribution pharmaceutique. Une réorganisation nécessaire pour pallier la baisse de profitabilité des acteurs, l’éclatement des circuits d’approvisionnement, la perte de terrain et la restructuration de la répartition, etc. » C’est sur cette base de restructuration et de réorganisation qu’une lueur d’espoir a vue le jour.
Certes, d’un côté, l’étude souligne la disparition régulière d’officines qui peinent à trouver repreneur : le réseau en a perdu 650 en dix ans. Si ces disparitions se sont accélérées ces dernières années, on observe un ralentissement en 2012. Mais, parallèlement, d’autres officines relèvent la tête. « Fortement impactées pas l’accentuation des pressions sur le médicament remboursable avec la mise en place d’un plan médicament 2005-2007 », elles affichent en 2011 un taux de résultat net de 5,2 % (versus 4,4 % en 2008), quasiment équivalent à leur profitabilité en 2005. « Il est évident que la situation n’est pas égale pour toutes les pharmacies, mais la tendance générale est positive, avec une progression de la profitabilité. C’est logique puisque le réseau dans son ensemble est en diminution et les officines ont su s’adapter et se réorganiser. Ces données sont à prendre avec précaution, notamment le résultat net, selon que l’officine choisisse le régime de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés. Quand le titulaire ne se paye pas en salaire mais en dividende, le résultat net est élevé », détaille Emmanuel Sève, directeur d’études Xerfi Precepta.
Pérenniser le réseau.
Si la tendance de fond pousse à l’optimisme, il ne faut pas oublier que les pharmaciens ont redressé la barre en réduisant les charges de personnel, en privilégiant les temps partiels et en bloquant l’évolution des salaires. « Quand on rapproche l’indice de profitabilité avec le chiffre d’affaires, on perçoit bien le choc sur la croissance (qui passe de 5 ou 6 % à moins de 3 %) à partir de 2006, correspondant à l’érosion de la profitabilité. » Il a fallu un délai d’ajustement pour que les pharmaciens s’adaptent aux baisses de marge, de croissance, et redressent la barre. Autre façon de s’ajuster à la nouvelle donne pour les pharmaciens : user de la rétrocession. « Nous n’avons pas de données chiffrées, mais toutes nos sources confirment une explosion de ce phénomène », ajoute Emmanuel Sève. Mais, tout comme les achats directs, les rétrocessions impliquent des commandes importantes, donc un alourdissement des stocks et un poids non négligeable sur la trésorerie (voir également notre article ci-dessous).
Aujourd’hui, le marché du médicament passe de perspectives de croissance faible à nulle, voire négative. Le secteur se dirige vers une refonte de son modèle économique, notamment l’apparition de nouveaux modes de rémunération liés à une conception différente du métier. La Convention signée en mars dernier a ainsi pour objectif de pérenniser le réseau et de donner un rôle clé aux pharmaciens dans les politiques de santé publique. Face à ces nouvelles missions, et plus généralement à l’évolution du métier, les groupements peuvent devenir incontournables en accompagnant les officinaux et en mutualisant les moyens pour que chaque officine présente le meilleur d’elle-même, estime Emmanuel Sève. « Les groupements accompagnent les pharmaciens non seulement dans les évolutions du métier, mais aussi pour tout ce qui est transfert, regroupement, solutions capitalistiques, etc. La restructuration du réseau officinal est aussi créatrice d’opportunités, les groupements seront en première ligne là où, individuellement, les pharmaciens ne pourront se battre. »
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