SANS GRAND ENJEUX et plutôt morne, la campagne pour les élections législatives en Allemagne devrait, sauf surprise de dernière minute, s’achever par une victoire du parti chrétien-démocrate (CDU) et de la chancelière Angela Merkel, sur son adversaire social démocrate (SPD), Franz-Walter Steinmeir ; la question étant surtout de savoir avec qui elle devra composer pour obtenir la majorité absolue au Parlement. Au-delà de leurs conceptions politiques qui les poussent très majoritairement à soutenir plutôt les partis conservateurs et les libéraux que les partis de gauche, les pharmaciens ont organisé de nombreuses réunions avec les candidats pour aborder avec eux leurs problèmes professionnels.
Si tous les partis s’accordent pour défendre la propriété individuelle et rejeter l’arrivée de chaînes dans le pays, les nuances sont plus subtiles quant à certaines évolutions récentes, notamment en matière de vente par correspondance. Ce sont les chrétiens démocrates, et surtout les chrétiens-sociaux, leurs équivalents bavarois, qui sont les plus réticents quant à la poursuite du développement de ces ventes, réticences que l’on retrouve face aux « dépôts de médicaments » dans les drogueries ou les stations-services.
À l’inverse, les socio-démocrates du SPD, qui ont encouragé ces mesures lorsqu’ils étaient seuls au pouvoir, avant 2004, puis les ont maintenues dans le cadre de la coalition actuelle où ils détiennent le ministère de la Santé, continuent de s’y montrer favorables, même s’ils sont plus prudents aujourd’hui qu’autrefois sur ces questions. Toutefois, les clivages dépassent les partis, et les pharmaciens n’oublient pas que c’est un ministre régional sarrois, membre de la CDU, qui autorisa, en 2006, à Sarrebruck, l’ouverture de la première pharmacie Doc Morris en Allemagne.
Le poids de la rigueur.
Hormis ces questions précises, tous les partis s’accordent pour promettre – parfois avec une banalité affligeante - d’encourager la prévention, la responsabilisation des patients, mais aussi de défendre la qualité de la chaîne du médicament et le rôle des pharmaciens dans ce domaine. Ces derniers devraient toutefois, comme les autres professionnels, échapper à de nouveaux tours de vis au lendemain des élections, contrairement aux lendemains des scrutins précédents. L’assurance-maladie allemande, certes au prix de réformes drastiques, a en effet retrouvé l’équilibre et même dégagé ces six derniers mois un excédent de plus d’un milliard d’euros, après avoir fini d’apurer ses dettes des exercices précédents. Pour parvenir à ce résultat, les pharmaciens ont d’ailleurs été largement mis à contribution par la coalition sortante, avec, notamment, l’obligation de délivrer systématiquement les médicaments les moins chers aux patients, mais aussi de consentir des rabais supplémentaires aux caisses, en plus de nombreuses autres mesures d’économies introduites précédemment, sans parler des contrôles de plus en plus lourds sur les prescriptions médicales.
Même si les dépenses de prescriptions ont progressé de 5 % cette année, les officines subissent toujours le poids de la rigueur et doivent, de plus, faire face à une baisse sensible de leurs ventes d’OTC, notamment à cause du développement des ventes par correspondance et par Internet. Et les pharmaciens savent au moins une chose, c’est que cette rigueur restera encore longtemps à l’ordre du jour, quel que soit le vainqueur des élections de dimanche.
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