REMETTRE les comptes du régime des retraites à flot. Tel est l’objectif du projet de réforme présenté par le gouvernement. En effet, pour le ministre du Travail, Éric Woerth, il ne s’agit pas simplement de réduire le déficit, mais de rééquilibrer le régime dès 2018. Pour y parvenir, le gouvernement propose donc de porter progressivement à 62 ans en 2018 l’âge légal du droit à la retraite, en l’augmentant chaque année de quatre mois à partir du 1er juillet 2011. L’âge pour pouvoir bénéficier du taux plein* sera également relevé petit à petit pour passer de 65 à 67 ans d’ici à 2023. Quant à la durée de cotisation pour toucher entièrement sa pension, elle sera également modifiée pour atteindre probablement 41,5 ans en 2020.
Les titulaires.
Le projet de réforme concerne bien évidemment l’officine, y compris pour les titulaires, même si leur retraite est gérée par une caisse spécifique. Cependant, « il n’y aura pas de changements majeurs, mais tout ce qui s’appliquera aux Français, s’appliquera aux pharmaciens », explique Bernard Lagneau, président de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP). En effet, les titulaires ont déjà pris l’habitude de cesser leur activité bien après avoir soufflé leurs soixante bougies (voir graphique). De plus, la CAVP a mis en place il y a un an sa propre réforme afin de maintenir une retraite convenable à des pharmaciens dont l’espérance de vie, comme dans le reste de la population, augmente. « 5 000 titulaires vont partir à la retraite dans les quatre prochaines années, indique Bernard Lagneau. En 2020, il y aura un pharmacien actif pour un pharmacien retraité ». Il fallait donc anticiper.
Les salariés.
Pour les salariés cadres de l’officine, la réforme ne devrait pas non plus entraîner de grands bouleversements. Entrés pour la plupart tardivement sur le marché du travail, les adjoints devaient déjà poursuivre leur activité au-delà de soixante ans. De leur côté, les employés non-cadres ayant commencé à travailler avant 18 ans (préparateurs en apprentissage) pouvaient partir de façon anticipée, dès 58 ans, grâce au dispositif « carrières longues ». Avec le projet de réforme, ils pourront toujours partir plus tôt, mais ils seront désormais obligés de cotiser deux années supplémentaires.
Enfin, le volet « aide à l’embauche des seniors » du projet gouvernemental, ne semble pas satisfaire les syndicats de salariés. Une mesure insuffisante, qui ne fait que reporter le problème, estime ainsi Corinne Bernard, collaboratrice juridique du SYNCASS-CFDT. « Aujourd’hui, à l’officine, seulement 38 % des salariés âgés de 55 à 64 ans ont un emploi. Pour les autres, il sera très difficile d’atteindre l’âge de la retraite préconisé par le gouvernement », souligne t-elle.
Le projet du gouvernement doit maintenant être présenté en conseil des ministres le 13 juillet, avant d’être examiné par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale le 19 juillet. Le débat parlementaire est, quant à lui, prévu pour début septembre. En attendant, les syndicats de salariés, très remontés contre les mesures envisagées, se sont donné rendez-vous jeudi pour battre le pavé.
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