BIEN QU’INSTALLÉE depuis une dizaine d’années au niveau des départements, la profession des pharmaciens sapeurs pompiers reste méconnue. Elle est pourtant importante car elle permet de gérer de manière optimale les pharmacies à usage intérieur (PUI) qui se sont multipliées ces dernières années dans les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS). « Cela a permis aux SDIS de rationaliser les PUI et de réaliser des économies substantielles grâce à la professionnalisation de cette gestion », commente Christian Moesch, pharmacien commandant du SDIS de Haute-Vienne et par ailleurs professeur des universités à la faculté de Limoges (voir son portrait dans notre édition du 17 février). Elle permet aussi d’assurer de nombreuses missions opérationnelles en matière d’hygiène, de soins, de prise en charge des malades et des blessés aux côtés des médecins et infirmiers, et de conseil face au risque chimique et biologique sur la santé. Dans chaque SDIS, il existe un pharmacien sapeur-pompier professionnel (sauf pour les villes de Paris et Marseille qui obéissent à un statut particulier), soit à peu près 90 sur toute la France.
Mais il existe aussi des pharmaciens sapeurs pompiers volontaires, qui sont autant de relais essentiels de ces professionnels sur le terrain. Ceux-là sont au nombre de 500 environ, mais l’ambiguïté de leur statut nécessiterait une intervention des pouvoirs publics, estime Stéphane Lafond, pharmacien chef du SDIS de Charente et représentant des pharmaciens de sapeurs-pompiers au sein de la section H de l’Ordre. « Les pharmaciens, quand ils se portent candidats à être sapeurs-pompiers volontaires pour exercer des activités pharmaceutiques pour le compte de la PUI du SDIS, doivent solliciter une seconde inscription à l’Ordre », explique-t-il. Et ce dans le respect de la déontologie et des règles professionnelles ; ces pharmaciens d’un genre un peu particulier se trouvant certes dans l’obligation de respecter deux fois ces règles.
Les titulaires ne peuvent être volontaires.
Plus délicate est la situation des pharmaciens titulaires d’officine qui exercent au sein de sociétés et que la loi oblige à n’avoir aucune autre activité pharmaceutique. Les voilà exclus de fait du volontariat aux sapeurs pompiers. « Aucun texte pourtant n’interdit à un pharmacien titulaire en nom propre de s’inscrire en section H pour exercer en tant que pharmacien de sapeurs-pompiers ; il est nécessaire de clarifier cette situation, ajoute Stéphane Lafond. Seule une nouvelle loi peut le faire, or cela ne concernerait qu’un demi-millier de personnes. » D’où la nécessité de mobiliser les pouvoirs publics sur ce sujet. Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens a ainsi promis de travailler sur des propositions qui seront ensuite transmises aux ministères concernés.
Autre sujet qui nécessite le soutien du CNOP, la parution de deux arrêtés relatifs à la gestion des médicaments par les PUI des SDIS et aux bonnes pratiques de pharmacies de SDIS. Ces deux textes sont prévus depuis 2007 et n’ont toujours pas été publiés. « Ils ont reçu la validation du ministère de l’Intérieur mais pas encore celle du ministère de la Santé, précise Stéphane Lafond, or ces textes nous manquent. » Certes, ces projets de textes existent et donc constituent une base de travail, mais ils n’ont pas rang de règle. Isabelle Adenot a là aussi promis d’intervenir auprès des ministères concernés pour que ces arrêtés soient adoptés.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion