FACE À UN CONTEXTE économique difficile pour les officines, les pharmaciens de l’Aisne mènent un mouvement de contestation. Depuis décembre, les titulaires ont mis en place une campagne d’affichage et une pétition pour sensibiliser les patients. La communication est bien reçue par la population qui découvre avec le slogan « une pharmacie ferme tous les trois jours, et la vôtre, c’est pour quand », que l’image d’Épinal qu’ils ont du pharmacien est erronée.
« Nos patients nous voyaient comme des nantis mais l’idée qu’ils se font de nous est en train de changer », indique Jibran Benassar, l’un des pharmaciens investis dans ce mouvement. Installé depuis deux ans et demi dans l’Aisne, il a participé à plusieurs réunions organisées par des confrères, en dehors de tout contexte syndical, et s’est naturellement engagé dans la Coordination des pharmaciens de l’Aisne. « Nous rencontrons le préfet de l’Aisne jeudi prochain pour lui présenter nos doléances, et notamment la pétition qui a recueilli plusieurs milliers de signatures. »
La désaffection des jeunes diplômés pour la profession n’est pas anodine. Le chiffre d’affaires des officines a diminué pour la première fois en 2012, l’investissement dans les pharmacies est en déclin, la crise oblige les titulaires à une maîtrise drastique des frais de personnel, et parfois ce n’est pas suffisant. L’avenir semble sombre puisque les différentes lois de finances de la Sécurité sociale se sont servies et continuent à utiliser le médicament remboursé comme une variable d’ajustement.
Spirale descendante.
Nombre d’autres sujets préoccupent la coordination des pharmaciens de l’Aisne : les contrats de coopération, la vente de médicaments sur Internet, la remise en cause du monopole pharmaceutique, les ruptures de stock, la baisse du marché de l’automédication, le peu de succès des SRA ou sociétés de regroupement d’achats, la délivrance à l’unité d’antibiotiques…
Sans réaction des pouvoirs publics, la coordination des pharmaciens de l’Aisne craint la spirale descendante : multiplication des pertes d’emplois et des disparitions d’officines, désertification pharmaceutique, diminution de l’offre de soins et de la qualité de service, etc. « Tout cela contribuerait à mettre à mal un élément primordial de la protection sociale en France. » Les pharmaciens de l’Aisne espèrent que leurs actions auront un écho sur l’ensemble du territoire et pourront ainsi provoquer un mouvement de contestation national.
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