« C’ÉTAIT une bonne cueillette, déjà tardive, mais un petit coup de gel et de la pluie l’avait récupérée. Et notre forêt de Villers-Cotterêts (Aisne) est assez riche : on y trouve 80 % des espèces nationales de champignons. » En cette fin octobre, le syndicat des pharmaciens de l’Aisne invitait le grand public à une excursion mycologique. Comme Alain Denolle, pharmacien à Villers-Cotterêts, d’autres confrères attendaient dans différents lieux de rendez-vous du département, en forêt de Coucy, de Vauclair, de Saint-Michel, seul ou en duo, les promeneurs curieux. « Les gens ont ramassé pendant une heure, précise Alain Denolle, qui était entouré de 120 à 130 personnes. Puis, pendant une heure et demi, j’ai commenté les champignons qui avaient été exposés sur une table et classés. On a parlé de toxicologie, d’aspect, j’ai répondu aux questions. Il y a quelques connaisseurs, mais beaucoup d’ignorants qui viennent pour une "balade-casserole" ».
Prendre un autre avis.
Noël Foudrinier, président du syndicat, et Michel Wattiaux étaient en tandem en forêt de Coucy. « Beaucoup sont déjà curieux du champignon, ou au moins amoureux de la nature, observe Noël Foudrinier, les promeneurs étaient de tous âges, et même de plus de 80 ans. Les gens habitant près d’une forêt vont souvent aux champignons, et beaucoup croient en avoir une bonne connaissance, mais on leur dit toujours de prendre un autre avis. D’éviter l’intoxication. Heureusement, je crois que beaucoup de cueilleurs s’informent dans les officines. »
AU total, plus de 200 promeneurs gastronomes s’étaient réunis ce jour-là autour des sept pharmaciens volontaires. Pour Alain Denolle, cette information pédagogique est essentielle. Dans son groupe, ont aussi été ramassées des amanites phalloïdes : « Tout le monde la sait mortelle, mais bien peu savent qu’il en suffit de 50 g pour tuer un homme de 80 kg ». Pour ce pharmacien, la mycologie est « une passion très ancienne ». Il observe « en macro et en microscopie ». Responsable pour son département de l’inventaire national mycologique, il est attaché de cours à la faculté de Reims. Comme lui, les pharmaciens de l’Aisne croient en la vertu de l’information. « En plus, il a fait beau, rappelle Noël Foudrinier, et les réactions sont agréables puisque les gens veulent revenir. »
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