EN 2011, le nombre de dossier pharmaceutique (DP) créé a quasiment été multiplié par deux. Pas moins de 17 millions de personnes ont aujourd’hui ouvert un DP. Et plus de 21 000 officines sont reliées à l’outil professionnel développé par l’Ordre des pharmaciens. Un outil dont les fonctionnalités se sont enrichies au cours de l’année écoulée. Début novembre, l’Ordre a ainsi paraphé une convention-cadre avec l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) prévoyant une nouvelle procédure de retraits de lots, plus rapide. En effet, finie la transmission des informations par fax ; désormais, les pharmaciens responsables des laboratoires transmettent directement les alertes de rappels de lots à l’hébergeur du DP, après validation de l’AFSSAPS. En 17 minutes chrono l’information s’affichera sur tous les écrans des pharmacies reliées au DP. Auparavant, il fallait 48 heures pour que le message arrive dans les officines. C’est un nouveau pas en faveur de l’amélioration de la sécurité sanitaire de nos concitoyens. « Nous nous engageons avec l’Ordre des pharmaciens dans un partenariat fondé sur des actions concrètes et des valeurs partagées », déclare le Pr Maraninchi, directeur général de l’AFSSAPS. Avant de se dire « fier d’offrir à notre pays un des systèmes les plus performants et efficaces ».
Déjà, depuis l’an passé, le DP permet de relayer les alertes sanitaires provenant de la Direction générale de la santé (DGS-Urgent), voire de l’AFSSAPS. Alerte épidémique, incident nucléaire, suspicion sur un médicament : les pharmaciens sont immédiatement alertés. Et puis, bien sûr, le DP représente un formidable outil de sécurisation de la dispensation en gardant en mémoire les médicaments délivrés au cours des quatre derniers mois. Et demain ? Le DP pourrait faire son entrée dans les hôpitaux, où il a été expérimenté pendant neuf mois dans cinq pharmacies à usage intérieur (PUI). L’intérêt ? Renforcer encore la sécurité des patients en recensant également les médicaments dispensés par les pharmacies hospitalières. L’Ordre des pharmaciens souhaiterait également autoriser l’accès à certains médecins d’établissements de santé, tant que le dossier médical personnel (DMP) n’est pas opérationnel. Aujourd’hui, la balle est dans le camp de la CNIL* qui doit donner son feu vert pour passer à cette nouvelle étape. Grâce à cet outil, « nous participons aussi au décloisonnement professionnel », se félicite Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’Ordre.
Un bémol toutefois : le DP présente encore un défaut de notoriété. Un récent sondage réalisé par Viavoice pour le compte du collectif interassociatif sur la santé (CISS) de Christian Saout, révèle ainsi que moins de 20 % des Français connaissent l’outil de l’Ordre. Et seulement 10 % déclarent en détenir un. Ce qui est loin des chiffres recensés par l’instance. Pour le CISS, cela « tendrait à montrer que beaucoup de détenteurs du DP n’en ont pas conscience ». Aux pharmaciens de le faire passer de l’ombre à la lumière.
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