Les infirmières en colère

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Publié le 20/11/2018
Infirmière

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Crédit photo : Phanie

S’estimant laissées pour compte dans le Plan santé, les infirmières observent aujourd’hui une journée de mobilisation, répondant à l’appel de seize de leurs syndicats.

Accusant le gouvernement d’avoir cédé au « lobby des médecins », les infirmières, toutes catégories confondues, sont aujourd’hui dans la rue, soutenues par leur Ordre. Une vingtaine de rassemblements est prévue aujourd’hui, dont un à Paris, devant le ministère de la Santé.

Les infirmières libérales et salariées de l’hôpital entendent ainsi dénoncer, à l’instar de leurs seize syndicats, le Plan santé qui les a totalement « oubliées ». Car la hausse de leur rémunération n’est pas la seule revendication de cette profession. Elles s’estiment en effet ostracisées par un gouvernement qui décide « de créer 4 000 postes d’assistants médicaux, à mi-chemin entre la secrétaire et l’aide-soignante et payés par l’assurance-maladie », s’insurgent les syndicats libéraux et hospitaliers. « Un tel détournement de nos cotisations maladie pour des gens qui n'ont pas de souci financier est extrêmement choquant, alors qu'on ferme des lits à l'hôpital, des maternités », s’indigne Thierry Amouroux, président du syndicat hospitalier SNPI, espérant une mobilisation aussi réussie qu’en 2016.

Mais les plus remontées contre le gouvernement sont les infirmières libérales dont les négociations conventionnelles avec l’assurance-maladie devraient reprendre début décembre. « La seule préoccupation du gouvernement, c'est la désertification médicale. Pourquoi ne pas donner aux infirmières certaines prérogatives pour pallier le manque de médecins, comme les soins de réhydratation en période de canicule, des personnes âgées », s’interroge Daniel Guillerm, vice-président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Il regrette que la création du métier d’infirmier en pratique avancée n’ait pas apporté de réponse satisfaisante, en nombre de postes et en compétences.

Présenté comme une avancée par le gouvernement, le métier d'infirmier en pratique avancée s'exercera, dénoncent les infirmières, « sous le joug du corps médical ». De plus, cette nouvelle fonction ne permettra pas de faire face aux besoins quotidiens sur le terrain « comme lorsque les infirmières adaptent des doses de médicaments de façon illégale dans l'intérêt du patient, lorsque le médecin n'est pas disponible, notamment le week-end », souligne John Pinte, vice-président du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil).

Avec l'AFP.


Source : lequotidiendupharmacien.fr