Acte III. Après le fiasco dénoncé par plusieurs acteurs de la chaîne concernant la deuxième distribution intervenue après les déclarations du Chef de l’État le 16 février, les grossistes-répartiteurs reviennent dans la partie.
Depuis le jeudi 2 avril, des masques à destination des professionnels de santé et provenant essentiellement d’une commande de l’État français à la Chine sont livrés dans les officines par leurs grossistes. En toute légitimité, rappellent les acteurs de la répartition qui s’étaient étonnés qu’une filiale privée de la SNCF, GEODIS, certes spécialiste de la logistique mais ignorant tout du monde officinal et de la supply chain de la distribution en gros, se soit vu confier une telle tâche. L’impréparation globale a provoqué des retards de livraison et des approximations et un véritable chaos pour les pharmaciens, analyse un acteur de la chaîne, déplorant une deuxième vague qui aurait dû être anticipée et mieux préparée.
Un outil interpro
Concernant la troisième vague en cours, Jean Fabre, président du groupe Phoenix Pharma France se félicite que « la mission de distribution de masques aux professionnels de santé puisse revenir aux grossistes -répartiteurs qui bénéficient de la meilleure connaissance des réseaux d'officines et de santé. La distribution de produits médicaux et de médicaments est notre métier, nous accomplissons cette mission au quotidien ». OCP de son côté revient sur le fiasco de la deuxième vague et estime que la première sollicitation de la part de l’État « avait illustré notre capacité à répondre présent dans les moments délicats ». Le grossiste-répartiteur a ainsi approvisionné plus de 3,7 millions de masques à plus de 6 500 pharmacies en moins de 24 heures D’où son étonnement face aux choix de l’État à la mi-mars, « personne n’a compris le changement d’approche du gouvernement, ni la stratégie, ni les objectifs visés. Nous étions prêts à poursuivre cette opération et en attente d’instructions. La répartition est tout à fait qualifiée pour prendre en charge une distribution exceptionnelle de ce type. Nous l’avons déjà vu pour les crises du Lévothyrox et Lactalis. C’est assez incompréhensible de ne pas s’appuyer sur ceux qui œuvrent au quotidien avec les pharmaciens, sur ceux qui sont une profession réglementée, sur ceux qui sont reconnus d’utilité publique ».
Au fil des semaines, l’organisation de la distribution de masques semble désormais se consolider. Ainsi, en Île-de-France, où les pharmaciens ont bénéficié en début de semaine d’une dotation du Conseil régional de 700 000 masques, l’URPS pharmaciens a ouvert à l’interprofessionnalité son outil monpharmacien-idf.fr afin de permettre à tous les professionnels de santé de ville de passer une précommande de masques en se référant à une officine. « Cela permet aux pharmaciens de s’organiser, de mieux répartir le stock à la fois selon la doctrine et les besoins de son territoire », expose Renaud Nadjahi, président de l’URPS pharmaciens d’Île-de-France, ajoutant que cet outil qui pourra également servir, le moment venu, aux éventuelles distributions de surblouses ou de lunettes, peut être déployé dans la France entière.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion