SPÉCIALISTE de l’assurance de personnes (prévoyance, santé, épargne, retraite), AG2R compte 8 millions d’assurés, dont 2 millions de bénéficiaires en complémentaire santé. Or, en 2007, puis en 2008, le groupe a procédé à la refonte de la gamme de services destinés aux retraités et aux actifs avec l’offre Flexeo. « Nous avons mis en place, dès la garantie de base (hors low-cost) un forfait bien-être. Les bénéficiaires peuvent être remboursés jusqu’à 50 euros par an sur certains actes », explique Philippe Quique, directeur du développement des services AG2R La Mondiale.
Quatre axes ont été choisis : la médecine douce (ostéopathie, chiropraxie, diététique), la santé en voyage (vaccins, traitement du paludisme), la prévention (dépistage du cancer du côlon, prise en charge des traitements de l’ostéoporose), la vitalité (médicaments de la ménopause et de la dysfonction érectile) pour les retraités. Les deux premiers items sont identiques pour les actifs, qui bénéficient en outre d’un axe contraception (prescrite et d’urgence) et de prévention. Ce point concerne la prise en charge du sevrage tabagique, du vaccin contre la grippe, et un forfait automédication visant certaines classes thérapeutiques : fluidifiant bronchique, traitement des affections de la gorge, des inflammations et de la douleur, décongestionnant nasal et oropharyngé. « Les seniors peuvent doubler ce forfait de 50 euros, mais seulement 12,5 % d’entre eux l’ont fait. Les actifs peuvent le tripler, ils sont encore moins nombreux à s’y intéresser : 6 %. Il est difficile d’en tirer des conclusions car ces deux gammes santé sont récentes et on ne saurait dire si leur utilisation va augmenter ou baisser dans les années à venir. »
Payeurs aveugles.
Si le premier constat est la faiblesse de l’utilisation du forfait par les assurés, le second concerne l’appétence particulière des usagers pour l’ostéopathie (85 % des demandes de remboursements par les seniors, 58 % par les actifs). Les prestations d’achat en pharmacie ne concernent que 10 % des seniors et 12 % des actifs. « On peut imaginer que, pour les assurés, une mutuelle est légitime pour prendre en charge l’ostéopathie, que le montant unitaire d’une telle consultation valorise l’envoi de la facture. La formule fonctionnerait sans doute mieux si les informations de facturation nous étaient télétransmises. Des opérateurs travaillent sur le sujet », ajoute le directeur.
La difficulté avec le médicament, même OTC, est d’obtenir l’information sur le produit utilisé. Actuellement payeurs aveugles, les assurances santé sont de plus en plus revendicatives pour l’obtention d’une vision claire de ce qu’elles remboursent. « L’attente de sécurité et d’anonymisation est forte dès lors qu’on parle de télétransmission, alors que les assurés nous envoient leur facture sans problème dans le cadre du forfait bien-être. »
On ne peut pas tout rembourser.
Mais ces résultats ne découragent pas AG2R La Mondiale. « Il est important de suivre les évolutions de ce marché. La France est un pays où le médicament remboursé occupe une place centrale, nous vivons une crise économique difficile pour tout le monde. Les Français préfèrent aller directement chez le médecin qui va leur prescrire des médicaments dont ils seront tout ou partie remboursés, plutôt que d’aller d’abord à la pharmacie en risquant de devoir aller chez le médecin par la suite. Le marché de l’automédication peut se développer, on va peut-être assister à un phénomène d’accélération, mais actuellement le marché français n’est pas mûr. En cas de déremboursement massif, nous changerons de paradigme. C’est pourquoi nous restons très attentifs », souligne Philippe Quique.
C’est aussi la raison pour laquelle il trouve les partenariats qui se nouent entre pharmaciens et assurances santé intéressants. « Nous sommes en contact avec les syndicats de toutes les professions de santé. Quand le chirurgien nous dit qu’il serait bien de rembourser tel acte, le dentiste plaide pour la prise en charge de telle prothèse. Nous devons arbitrer car on ne peut pas tout rembourser. Aucune décision n’a encore été prise concernant la pharmacie. » La contrainte étant évidemment de conserver des montants de cotisation raisonnable. Une gageure lorsqu’on sait que 10 % des assurés qui quittent AG2R font le choix de ne plus avoir de mutuelle pour des raisons économiques.
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