APRÈS LE NUMÉRO conjoint entre le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) et le bulletin épidémiologique de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) consacré aux risques zoonotiques en mai 2010, cette collaboration est aujourd’hui renouvelée avec les risques microbiologiques alimentaires. Les données de surveillance 2003-2010 montrent une augmentation du nombre de cas d’infections à Campylobacter chez l’homme depuis 2003, avec un pic estival marqué et une résistance élevée et croissante aux quinolones, indiquent Lisa A. King et Francis Mégraud, auteurs d’un des articles. Le genre Campylobacter comprend 17 espèces dont les principales sont responsables d’entérites et de septicémies. Campylobacter appartient à la flore commensale des animaux et peut être transmis à l’homme notamment par l’intermédiaire d’aliments contaminés insuffisamment cuits. En avril 2002, la surveillance des infections à Campylobacter, basés sur un réseau de laboratoires hospitaliers, a été étendue aux laboratoires d’analyse de biologie médicale volontaires. Le nombre de souches reçues au Centre national de référence en 2010 a été de 4 324, ce qui représente une augmentation de 97 % par rapport au nombre reçu en 2003. L’augmentation annuelle, dans cette période, a été de 11 % en moyenne. L’âge médian des personnes infectées était de 24 ans. En moyenne, 25 % des souches isolées par an l’ont été chez des enfants de moins de 6 ans et 45 % des souches ont été isolées chaque année entre juin et septembre. La résistance aux quinolones a atteint 49 % pour C. jejuni et 79 % pour C. coli en 2010.
En France, la surveillance des infections à STEC (Escherichia coli producteurs de shigatoxines) – qui se transmet principalement par voie alimentaire et par contact est basée sur la surveillance du syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez les enfants de moins de 15 ans (Lisa A. King et coll.). Celle-ci repose sur un réseau constant de néphrologues pédiatres volontaires de 31 hôpitaux répartis sur le territoire métropolitain. Entre 1996 et 2010, 1 378 cas de SHU ont été notifiés à l’Institut de veille sanitaire (InVS). On observe une recrudescence estivale du nombre de cas (52 % d’entre eux sont survenus entre juin et septembre) et l’âge médian des cas était de 30 mois. Le système de surveillance et son réseau ont permis de détecter quatre épidémies d’infections à STEC (en 2005 et en 2011). Les données confirment les caractéristiques épidémiologiques des SHU observées dans d’autres pays : une survenue majoritairement sous forme sporadique avec de rares épidémies et une prédominance du sérogroupe 0157 parmi les infections à STEC confirmées.
Parmi les causes d’infections bactériennes d’origine alimentaire, les infections à Salmonella sont l’une des principales (Nathalie Jourdan-Da Silva et Simon Le Hello). En général, la contamination humaine se fait par le truchement des aliments contaminés. La transmission manuportée est aussi possible, en particulier chez les jeunes enfants. Entre 2002 et 2010, une baisse globale de 20 % du nombre d’enregistrements de Salmonella au Centre national de référence, liée à une diminution importante du nombre de souches de sérotype Enteritidis a pu être observée. Le sérotype Typhimurium a aussi globalement diminué de 24 % sur cette période après un pic en 2008. L’émergence des variants monophasiques de Typhimurium détectée par le système de surveillance est un événement « notable à souligner et à surveiller ». Sur la même période, 26?épidémies majeures de salmonellose ont fait l’objet d’investigations poussées. Si les mesures de contrôle dans la filière aviaire ont permis de diminuer les infections humaines dues au sérotype Enteritidis, « l’émergence de nouveaux sérotypes, la multiplicité des réservoirs de Salmonella et le développement des résistances des souches aux antibiotiques incitent au maintien de la vigilance », soulignent les auteurs.
Trois cent cas de listériose par an.
Le dispositif de surveillance de la listériose humaine est décrit comme « performant » (Véronique Goulet et coll.). Ce dispositif s’appuie sur la collaboration étroite entre l’InVS, le CNR des Listeria, la direction générale de l’alimentation et les services territoriaux. La listériose humaine est une maladie bactérienne à déclaration obligatoire. Depuis 2001, aucun épisode épidémique d’ampleur n’est survenu en France et six investigations ont permis d’identifier une source commune et d’éviter une épidémie. Depuis 2006, l’incidence reste stable autour de 0,5 cas/100 000 d’habitants, avec chaque année environ 300 cas, 50?décès et une douzaine de morts fœtales ou de morts-nés. Les formes materno-néonatales représentent 15 % des cas avec un ratio de 5 cas/100 000 naissances. L’incidence actuelle est proche de celle rapportée par la plupart des pays européens où l’on observe également une stabilité de l’incidence depuis 2007. Les auteurs notent que pour éviter une remontée de l’incidence de la listériose, « il est important de maintenir la maîtrise de ce pathogène dans la chaîne alimentaire, mais également de promouvoir auprès des personnes les plus vulnérables les recommandations hygiénodiététiques » diffusées par le ministère de la Santé.
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