« NOUS NE CÉDERONS PAS sur les règles d’installation des officines, le monopole de dispensation, le commerce en ligne par des plate-formes et l’ouverture du capital à des investisseurs extérieurs », prévient Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), à l’occasion des 7e Rencontres de l’USPO qui se sont déroulées le 1er octobre à la Maison de la chimie, à Paris. « On ne redonnera pas de la croissance en transférant des produits pharmaceutiques vers les grandes surfaces », insiste-t-il.
Invité à participer à une table ronde sur la confiance, la sécurité et l’observance des médicaments, le président du collège de la Haute Autorité de santé (HAS), Jean-Luc Harousseau, a apporté son soutien aux officinaux dans leur combat contre Bercy. « Il existe un paradoxe entre, d’un côté, donner des missions nouvelles aux pharmaciens, et, de l’autre, vouloir leur retirer des prérogatives en faveur de circuits de distribution où l’on n’est pas sûr qu’il y ait le même niveau de conseil », estime-t-il. « Nous avons besoin de vous », répète-t-il à plusieurs reprises, en particulier pour améliorer le bon usage du médicament et accompagner l’utilisation des tests biologiques à l’officine. Mais aussi pour signaler la survenue d’effets secondaires. Un rôle déjà bien rempli par les officinaux. Patrick Maison, directeur de la surveillance à l’ANSM*, rappelle ainsi que sur les 50 000 déclarations annuelles de pharmacovigilance, 19 % émanent des officinaux, et seulement 6 % des médecins généralistes. Et cette surveillance des médicaments concerne toutes les spécialités, qu’elles soient devant ou derrière le comptoir. Une mission dans laquelle on voit mal s’impliquer la grande distribution. « Tous les médicaments doivent être inscrits dans le dossier pharmaceutique », ajoute Gilles Bonnefond, sous le regard bienveillant de Catherine Choma, de la Direction générale de la santé (DGS), qui acquiesce. D’ailleurs, explique-t-elle, « nous travaillons sur une automédication responsable, encadrée ». Et de rappeler que grâce au DP et au système DGS alerte, toutes les officines de l’Hexagone peuvent être prévenues d’un problème éventuel avec un médicament dans les trois heures. Là encore, les GMS auront du mal à être compétitives. Promettre des prix moins chers est une chose. Garantir la sécurité des patients, en est une autre.
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