Au-delà de ses nouvelles compétences dans des domaines comme la vaccination ou le suivi pharmaceutique, le pharmacien reste « le professionnel de santé le mieux réparti et le plus facilement accessible » ont rappelé les deux responsables ordinaux lors de ces journées durant lesquels professionnels et grand public ont dialogué sur le thème de l’innovation et de la e-santé. Si les pharmaciens constituent d’ailleurs « la profession médicale la plus informatisée », ils ont rappelé l’étendue de leurs compétences, « trop longtemps sous exploitées ».
Sans être la région la plus touchée par la désertification médicale, la Lorraine connaît de sérieux problèmes dans certaines zones rurales ou périphériques, à l’image des anciens bassins miniers proches de la Belgique et du Luxembourg. « De plus en plus de patients arrivent dans nos officines avec des ordonnances belges et luxembourgeoises », constatent les pharmaciens, qui rappellent leurs efforts pour réduire les conséquences de la désertification médicale. Ceci passe aussi bien par les nouvelles missions professionnelles que par des synergies accrues entre l’ensemble des professionnels de santé d’un même territoire.
Les couteaux suisses de la santé
Installé à Blénod-les-Toul, M. Paulus a ainsi rappelé l’implication des pharmaciens dans le développement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), y compris sur des thèmes où on ne les attend pas forcément, à l’image de… l’addiction aux écrans. « Notre CPTS a décidé de travailler sur les problèmes d’addiction, explique-t-il, et des parents ou des maîtresses d’école nous ont alerté, à l’officine, sur le comportement de certains enfants vissés sur leurs tablettes, perdant l’appétit ou subissant une baisse de leur vision : dans ce domaine aussi, nous sommes à l’écoute, afin de donner ensuite les conseils les plus appropriés. » Cet exemple non pharmaceutique illustre bien, selon lui, le fait que le pharmacien doit savoir aider et orienter ses patients sur tout ce qui touche à leur santé : « nous sommes les couteaux suisses de la santé », résume-t-il, et c’est ce qui fait la force du réseau. Ces atouts permettent, selon lui, d’avoir confiance dans l’avenir de la profession, qui renforce en même temps son engagement scientifique et sanitaire.
Il n’en reste pas moins, rappelle Carine Wolf-Thal, que d’autres évolutions pourraient menacer la qualité du service officinal, à l’image des ventes en ligne, « souvent dangereuses pour les patients » ou des ventes en grande surface, « où les objectifs commerciaux priment sur l’indépendance professionnelle et le conseil individualisé ». Ces rencontres de Nancy, les quatrièmes du genre, ont montré l’intérêt d’un échange entre les professionnels et le grand public, souvent mal informé sur des sujets dont il ne connaît pas forcément tous les aspects. L’avant-veille, des pharmaciens ont ainsi pris part à une rencontre organisée à la mairie de Nancy dans le cadre du grand débat national, et consacrée à la santé. « Nous avons été interpellés sur le thème des ruptures stock, a souligné M. Paulus, mais cela nous a donné l’occasion de rappeler que le problème, loin d’être officinal, est lié à des choix industriels faits il y a trente ans, et dont nous subissons tous aujourd’hui les conséquences. »
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