CHAQUE ANNÉE, le grand prix littéraire de l’Académie de pharmacie est décerné à un ouvrage s’attachant aux grandes questions de la santé, de son histoire à son actualité. Cette année, le jury a choisi de récompenser le roman historique d’Ève de Castro, « Le Roi des Ombres », pour sa qualité littéraire et son originalité. Sur toile de fond versaillaise, l’écrivaine nous emmène dans le quotidien des petites gens, fontainiers, maçons, cuisiniers ou habilleurs qui ont participé à faire naître le palais du Roi Soleil au XVIIe siècle. Au milieu de cette fourmilière miséreuse, les destins d’un fontainier et d’une perruquière se croisent, tous deux caressant le rêve ambitieux de réussir à la cour.
La jeune fille se démarquera par ses mains expertes dans les soins du corps. Qu’elle soulage, qu’elle masse ou qu’elle frotte, la fragile héroïne, petite ombre qui arpente les couloirs des appartements royaux, impressionne par sa connaissance précise des plantes et des remèdes. Elle ne cesse d’inventer onguents et fumigations. À une époque où la médecine n’est encore qu’une science inexacte, Ève de Castro s’attache à décrire le besoin constant de soins et de fraîcheur dans l’atmosphère pestilentielle des bas-fonds mais aussi de la cour. Au fil des pages, l’héroïne aux doigts de fée révèle ses talents de parfumeuse, maquilleuse et apothicaire pour soulager humeurs, furoncles et pustules des plus grands.
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