EXCEPTIONNEL. Cela faisait 25 ans que les pharmaciens n’étaient pas descendus dans la rue. Et en ce 30 septembre 2014, ils n’ont pas fait semblant. Partout en France, titulaires, adjoints, préparateurs, étudiants, syndicalistes, ordinaux, enseignants des facultés, ont manifesté leur hostilité au projet de réforme des professions réglementées. Pas pour défendre leur porte-monnaie, mais la santé de leurs patients. « La santé n’est pas une marchandise », pouvait-on lire sur les banderoles de nombreux défilés. Ou bien, « Les médicaments en grande surface, une vraie menace ». Ou encore, « Pour votre santé, nos professions sont réglementées ».
Tout aussi exceptionnel, le taux de mobilisation de la profession. Dès le matin, l’Ordre des pharmaciens, par le biais de l’activité des serveurs du dispositif « Dossier Pharmaceutique », recensait 87 % de pharmacies fermées. « Sachant que 10 % du total des pharmacies environ ont été réquisitionnés pour assurer le service de garde, on atteint donc un chiffre de mobilisation d’environ 97 % », calcule l’instance. Du jamais vu !
Une manifestation de force qui marquera les esprits. Et qui devrait faire réfléchir le gouvernement avant d’aller plus loin dans son projet de loi sur la croissance et le pouvoir d’achat.
Le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, l’a bien compris et tente de minimiser l’impact de la réforme à venir. S’il considère que cette journée de mobilisation est « légitime », il estime aussi que « c’est une manifestation contre des idées préconçues d’un projet qui n’a jamais été le mien ». Il y a « beaucoup de fausses idées qui circulent sur ce projet », affirme-t-il dans un entretien au quotidien « Paris-Normandie ». Il assure ainsi que son texte « ne reviendra en aucun cas sur quelque sécurité juridique que ce soit ou sur quelque sécurité sanitaire que ce soit. En aucun cas sur l’équilibre des territoires non plus ». Emmanuel Macron insiste, « en aucun cas il ne s’agit d’une déréglementation, d’une dérégulation. En aucun cas il ne s’agit d’une financiarisation, nous n’ouvrirons pas le capital des pharmacies, des notaires, à des partenaires financiers extérieurs, des banquiers, ou que sais-je encore : cela n’est pas vrai ». La réforme qu’il souhaite engager est aussi en faveur de la jeunesse, explique-t-il, de nombreux jeunes diplômés n’ayant actuellement pas accès « à une responsabilité pleine et entière parce qu’ils n’en ont pas les moyens, pas la possibilité ».
Optimiste, le ministre affirme que des « solutions concertées » seront trouvées « dans les prochaines semaines » pour aboutir à une réforme qu’il juge « possible et souhaitable ». Un groupe de travail réunissant les syndicats et des représentants des ministères de l’Économie et de la Santé a été mis en place. Ses conclusions sont attendues pour la mi-octobre.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion