LA LOI HÔPITAL, patients, santé et territoires (HPST) prévoyait la création des unions régionales des professionnels de santé (URPS). Mais encore fallait-il désigner les membres de chacune des 26 URPS. Après les médecins au mois de septembre, les pharmaciens sont donc invités, en décembre, à choisir leurs représentants au sein de ces nouvelles structures. Une première pour la profession, habituée jusqu’à présent à voter seulement pour les conseillers ordinaux. « Jamais les pharmaciens d’officine, pour ce qui nous concerne, n’avaient eu l’occasion de manifester, par leur suffrage, leur volonté de garantir leur représentation dans chaque région, parmi les acteurs de la santé, qu’ils soient libéraux ou institutionnels, et face à la puissance publique », indique ainsi la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Un nouvel interlocuteur.
Mais à quoi servent ces URPS ? Présentes dans chaque région, elles sont censées être les interlocuteurs privilégiés des agences régionales de santé (ARS). En pratique, les URPS devront participer à la préparation et à la mise en œuvre du projet régional de santé, analyser les besoins de santé et de l’offre de soins en vue de l’élaboration d’un schéma régional d’organisation des soins (SROS) et organiser la permanence de soins. Ces structures auront également un rôle à jouer dans des domaines aussi variés que l’élaboration des actions de prévention, la veille sanitaire, la gestion des crises sanitaires, l’éducation thérapeutique ou encore le développement professionnel continu. Mais surtout, elles serviront de laboratoire pour mettre sur pied et expérimenter de nouvelles missions. Ces URPS « permettront de dialoguer avec les ARS, de monter des projets, de participer à des actions de prévention et, je l’espère, de mettre en œuvre le pharmacien correspondant », résume Gilles Bonnefond, président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Double enjeu.
On comprend donc l’intérêt de ces premières élections pour les syndicats d’officinaux. Mais ce n’est pas tout. Au-delà d’un enjeu local, ce scrutin représente également un enjeu national. En effet, ces élections servent aussi à mesurer leur audience et, du coup, à déterminer leur habilitation à participer aux négociations conventionnelles pour les cinq prochaines années. Concrètement, les scores obtenus par les listes présentées par les organisations syndicales dans chacune des régions sont additionnés. Et ne sont reconnus représentatifs de la profession de pharmacien d’officine que les syndicats ayant franchi la barre des 10 % des votes au niveau national. De même, une (ou plusieurs) organisation(s) doit totaliser au moins 30 % des suffrages pour prétendre à signer une convention avec l’assurance-maladie. « La mutation opérée par la loi HPST comporte une part d’inconnu, estime la FSPF. Elle repose pour beaucoup sur notre capacité à construire, dans chaque région, de nouveaux équilibres, de nouveaux espaces de dialogue et de négociation avec les ARS. Face aux défis qui attendent la pharmacie d’officine (…), il nous faut peser dans le débat. » Ce sera sans aucun doute l’un des enjeux de l’année qui commence.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion