Particulièrement active dans leur développement, l’URPS pharmaciens du Grand Est a présenté les programmes qu’elle initie ou soutient, tout en conviant des pharmaciens d’autres régions à présenter leurs propres initiatives.
Mounir Rhalami, pharmacien hospitalier gériatre à Chaumont-en-Vexin, a ainsi présenté les outils qui peuvent permettre aux officinaux de dépister au comptoir les patients fragiles, notamment en matière de troubles cognitifs et de désorientation, et qu’ils sont souvent les premiers à repérer. « Vous pouvez contribuer à faire reculer les patients de la case « chronique » vers la case « usuel » par vos interventions et la transmission de vos remarques », a-t-il souligné, tout en rappelant le « potentiel colossal du réseau officinal, de ses compétences et de ses données, pour les dépistages », encore trop peu utilisé selon lui.
Le médicament en vie réelle
Parmi les exemples régionaux présentés, le programme « Medisis » initié depuis l’hôpital de Lunéville par sa pharmacienne, Édith Dufay, vise à prévenir les réhospitalisations. Elles sont en effet toujours de mauvais pronostic, alors que 20 % des patients hospitalisés retournent à l’hôpital dans les 30 jours suivant leur sortie. Pour cela, la pharmacie de l’hôpital organise déjà des entretiens avec les patients avant leur départ, mais s’apprête surtout à travailler beaucoup plus étroitement avec les officines du secteur : dès le mois prochain, les patients récemment sortis pourront, dans l’officine de leur choix, participer à des séances d’accompagnement thérapeutique en vidéo, reliant l’hôpital et le pharmacien d’officine. Ce dernier bénéficiera pour cet accompagnement d’une rémunération de 25 euros par séance de 30 minutes. Le système sera prochainement élargi à plusieurs autres hôpitaux de Meurthe-et-Moselle, en premier lieu le CHU de Nancy.
Selon Édith Dufay, les hôpitaux doivent en effet, « créer de véritables services de sortie, comme il existe des services d’admission », et les pharmaciens hospitaliers doivent travailler beaucoup plus avec les officinaux. Cette coopération a d’ailleurs constitué l’un des fils rouges de la journée, en particulier dans le domaine des chimiothérapies orales à domicile. En Lorraine, se félicite le réseau de cancérologie ONCOLOR, ce sont les pharmaciens qui, de loin, sont les plus motivés lors des formations professionnelles et d’ETP, basées là aussi sur la coopération entre les deux secteurs. Pour la pharmacienne hospitalière lyonnaise Catherine Rioufol, la pratique officinale est d’autant plus importante que c’est elle qui observe le mieux « le médicament en vie réelle ». Elle rappelle, de plus, que « c’est en montrant notre efficacité qu’on arrêtera de nous demander à quoi nous servons ».
Plusieurs autres initiatives régionales, dont le dépistage du diabète dans les officines, la mise en place de bilans partagés de médication et la création d’une synthèse actualisée des recommandations pour les pharmaciens, Pharmareco, illustrent elles aussi le dynamisme de l’URPS. Certains objectifs du Plan Santé 2022, s’est d’ailleurs félicité Christophe Wilcke, le président de l’URPS Pharmaciens Grand Est, s’inscrivent exactement dans ceux de l’Union, notamment en matière de qualité, de référentiels et de coopérations dans les territoires. « J’espère que cette journée vous a convaincu de prendre tous ensemble ces nouveaux virages professionnels », a conclu M. Wilcke, rappelant que l’URPS continuera à se mobiliser pour donner toute sa place aux pharmaciens dans tous les parcours de soins.
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